Une révolution d’inspiration maoïste
Carrières de profs brisées, confessions publiques obligatoires, ségrégation des étudiants masculins, racisme antiblanc : aux antipodes des idéaux affichés, la culture « inclusive » serait-elle la forme occidentale de la brutale révolution culturelle chinoise dont elle semble s’inspirer ?
Lorsque Mao (73 ans à l’époque) imposait sa révolution culturelle par la terreur en ordonnant aux jeunes « gardes rouges » fanatisés de défenestrer leurs professeurs « révisionnistes » (5 millions de morts et autant d’handicapés entre 1966 et 1976) et de détruire les monuments bouddhistes au nom de la lutte contre les « quatre vieilleries », les tenants de notre gauche radicale applaudissaient au succès de la rééducation de masse opérée par les camarades chinois. C’était le temps où le « petit livre rouge des écoliers » circulait dans les écoles romandes ; du passé, il fallait faire table rase. Rien n’a changé aujourd’hui, sinon que les tenants de la gauche radicale ont fait carrière dans l’enseignement, la culture subventionnée et les médias et sont en âge d’instaurer leur propre révolution culturelle, incitant une jeune garde rose-verte fanatisée à déboulonner les professeurs, détruire les monuments historiques, exclure les hommes qui acceptent le sexe que dame nature leur a donné, censurer les artistes qui s’aventurent hors des répertoires prescrits et instaurer l’apartheid dans les bars où les jeunes UDC ne sont pas servis à cause de la « mauvaise énergie » qu’ils dégagent…
Des vieilles recettes dans des vieilles casseroles
Le wokisme n’est rien d’autre que la lutte des classes poussée à son paroxysme (tous contre tous) En érigeant la subjectivité adolescente en droit fondamental opposable aux institutions, cette révolution recrute des indignés, quel que soit le sujet, et en fait à la fois des victimes officielles de l’histoire et des créancières infinies de la société d’aujourd’hui. En remplaçant simplement le spectre du capitalisme par celui du « patriarcat », les prolétaires exploités par les « racisés systémiques » et le parti communiste par le front de libération LGTBIQ+ (assemblage d’initiales improbables qui réunies ne forment rien). La cible pourtant reste inchangée : le vieux mâle blanc cisgenre n’est qu’une façon de personnifier le même capitalisme : vieux (=ennemi du progrès), homme (=inégalité salariale), blanc (=colon), hétérosexuel (=transmission familiale). Une simple adaptation cosmétique destinée à coller aux références d’une génération qui n’a pas lu Marx mais a été biberonnée à la théorie du genre, ainsi qu’à recruter de nouveaux partisans leurrés par un discours « inclusif » excluant la pluralité des opinions.
Craignant par-dessus tout de passer à côté d’une idée à la mode, les partis politiques résistent mal (tout comme les feuilles mortes) au bonheur d’être dans le vent. A l’exception de l’UDC, tous les partis bourgeois se sont laissé atteler au charriot de la révolution culturelle woke. Par crainte d’être « cancellés » ou classés « néoreacs », ils ont adopté ses codes et cédé à tous les caprices législatifs du lobby LGBTIQ+. Gageons que le peuple suisse sera plus clairvoyant que ces « idiots utiles » à la gauche radicale et qu’il les boutera hors des travées du parlement en 2023.