C’est avec le slogan "rester libre" que nous avons gagné les élections 2015. Cependant, je ne me sens réellement libre que si j’ai aussi le sentiment d’être en sécurité: sûr de ne pas risquer ma santé et ma vie, sûr d’être capable de nourrir ma famille et moi-même, sûr que, l’âge venant et ne pouvant plus travailler, j’ai toujours des moyens de subsistance suffisants. De ce point de vue, le programme politique de notre parti peut aussi se résumer en un combat pour la liberté et la sécurité.
Et c’est vrai: nous avons un grand combat politique à livrer, de nombreux obstacles et résistances à surmonter. Pour sortir vainqueurs de cet engagement, nous avons besoin de l’aide de vous tous. La sécurité de notre vie, la sécurité alimentaire, la sécurité des moyens de subsistance lorsque nous entrons dans le troisième âge – autant de sécurités qui prennent actuellement une mauvaise route. Il faut beaucoup de force pour corriger ce cap. Nous en avons les moyens. Durant mes visites dans les partis cantonaux, qui doivent affronter des élections l’an prochain, j’ai rencontré des gens formidables et très motivés. Un grand merci pour votre engagement!
Nous sommes réunis aujourd’hui à un endroit symbolique, la halle des chars d’assaut de la place d’armes de Thoune, une infrastructure importante, voisine de l’entreprise RUAG, le groupe d’armement suisse qui travaille quotidiennement à la défense de notre pays. Une activité essentielle face à la montée du terrorisme en Europe. Nous avons appris que certains terroristes de Berlin et de Barcelone ont séjourné en Suisse sans être inquiétés. Nous savons de notre service de renseignement que la Suisse n’est pas non plus à l’abri du terrorisme. Nous avons accueilli des imams qui prêchent la haine des chrétiens et des juifs tout en profitant de notre d’asile et notre assistance sociale. Un authentique scandale.
Voici un rappel des exigences de l’UDC:
Nos conseillers fédéraux Guy Parmelin et Ueli Maurer, responsable du Corps des gardes-frontière, peuvent compter sur notre entier soutien sur ces points. Mais nous attendons aussi d’eux qu’ils présentent et défendent nos exigences à la Délégation pour la sécurité et au Conseil fédéral. Nous maintiendrons la pression par le biais d’interventions parlementaires.
Malheureusement, la sécurité de notre pays baisse aussi dans le domaine de l’alimentation. Le degré d’auto-approvisionnement de la Suisse diminue constamment. En cas de crise nous ne sommes plus capables de nourrir notre population. L’Union suisse des paysans avait donc raison de lancer son initiative pour la sécurité alimentaire. Malheureusement, elle a retiré trop vite son initiative au profit d’un contreprojet peu efficace. Reste que ce dernier inscrit au moins le principe de la sécurité alimentaire dans la Constitution fédérale. C’est juste et cela mérite notre soutien. Nous devons soutenir ce projet, car un non serait interprété comme un refus de la sécurité alimentaire. Nous créons ainsi une base valable, mais il ne faut pas que les paysans se fassent des illusions: le combat pour de meilleures conditions-cadres en faveur de l’agriculture productrice, notamment les producteurs de lait qui sont dans une situation désastreuse, ne fait que commencer. C’est un affront à l’égard de toutes les familles paysannes qui travaillent durement lorsque le conseiller fédéral Schneider-Ammann présente cette initiative comme une possibilité d’ouvrir encore plus les frontières – en totale opposition avec ses déclarations au Parlement. Nous prendrons ce conseiller fédéral aux mots qu’il a prononcés devant le Parlement et qui figurent au procès-verbal des chambres.
Si je vous dis cela, c’est pour vous faire comprendre que vous ne devez pas trop attendre de l’application de cette initiative. La paix en politique agricole sera vite rompue à en croire les diverses interprétations du contreprojet. Ce dernier n’est pas assez bon, mais il est mieux que rien et c’est pourquoi je vous prie de déposer un oui dans l’urne.
Le troisième domaine dans lequel nous avons besoin de sécurité, la prévoyance vieillesse et son projet de réforme, sont au cœur de notre assemblée des délégués.
La situation est en fait fort simple: cette révision menace la sécurité financière de l’AVS. Aujourd’hui déjà, cette institution n’est plus aussi stable qu’autrefois puisque ses dépenses dépassent ses recettes à cause du développement démographique. Voilà pourquoi le conseiller fédéral Alain Berset a lancé un projet de réforme.
Le résultat des discussions parlementaires est tout sauf un compromis; c’est bien plus une grossière tromperie politique dont la gauche a le secret. Nous savons bien que la gauche cherche constamment à renforcer l’AVS aux frais du deuxième pilier. L’objectif final des socialistes n’est pas seulement une caisse unique, mais aussi une rente unique. L’augmentation de certaines rentes AVS de 70 francs par mois est en fait la conséquence logique de l’échec de l’initiative AVSplus qui demandait une hausse de 300 francs et que le peuple a rejetée avec une majorité de près de 60%. Ce qui étonne, en revanche, c’est que le PDC participe à ce triste jeu de la gauche. En clair, on veut assainir l’AVS en augmentant ses dépenses. C’est à rebours du moindre bon sens économique. Pour tout de même faire tenir ce projet insensé, on injecte des sommes énormes sous la forme d’une augmentation des prélèvements sur les salaires et de la TVA, soit 5,3 milliards de francs par an, plus 700 millions de la caisse fédérale, donc au total 6 milliards de francs. C’est deux fois plus que pour l’agriculture, plus que pour l’armée et le résultat final est que dans dix ans, l’AVS plongera à nouveau dans les chiffres rouges et dans des déficits qui ne pourront être compensés en 2040 que grâce à une nouvelle injection de près de 10 milliards de francs par an, soit 2% de TVA supplémentaires ou une limite d’âge à 67 ans.
C’est une trahison de la jeunesse et les plus âgés d’entre nous sont eux aussi pénalisés, car seuls les nouveaux rentiers toucheront l’augmentation de 70 francs par mois. Les rentiers actuels restent becs dans l’eau et doivent de surcroît payer l’augmentation de la TVA. Tout cela avec l’argument qu’il "faut faire quelque chose". Oui, il faut faire quelque chose, mais lorsqu’on est au bord de l’abîme, il ne faut certainement pas faire un pas en avant. Or, c’est exactement ce que font les partisans de ce projet.
Nous voulons garantir les rentes et nous sommes aussi prêts à discuter d’une augmentation de la TVA. Il est en effet impossible d’éviter une réforme structurelle dans ce domaine. Mais, dans la bonne tradition suisse, il faut avancer par petits pas bien réfléchis et agir séparément dans le premier et dans le deuxième pilier.
Les objectifs "Sécurité de la vie, sécurité alimentaire, sécurité des moyens de subsistance dans la vieillesse" paraissent difficilement contestables. Cependant, l’appréciation de la menace qui pèse sur ces trois domaines change complètement de la droite à la gauche politique. Une fois de plus, notre parti doit intervenir pour corriger le cap et pour mettre fin à l’irresponsabilité et à l’insouciance de ses adversaires politiques.
Je vous remercie de votre soutien.