Journal du parti Franc-parler avril 2013

Non aux expériences communistes

Le marché du travail flexible et libéral, dans lequel les partenaires sociaux responsables des places de travail fixent les conditions-cadre, a toujours été un atout important de la place économique suisse. Avec les initiatives 1:12 et pour le salaire minimal, qui passeront prochainement en votation, nous risquons de nous priver de cet atout à la légère. À une époque où les régimes communistes sont devenus, partout dans le monde, des modèles exotiques et dépassés, la gauche suisse souhaite redonner vie à des recettes socialistes inadaptées au monde économique.

Avec les initiatives 1:12 et pour le salaire minimum, l’État pourrait à l’avenir intervenir directement dans la fixation des salaires pour les entreprises privées. La liberté de contracter entre employeurs et employés serait ainsi révolue. L’État aurait la compétence de fixer les salaires, dans les segments supé-rieurs ou inférieurs. La Suisse reprendrait ainsi des principes économiques dormant dans les fonds de placards socialistes. Ce serait fatal à la place économique suisse, dans le contexte concurrentiel international du 21e siècle. Que même des milieux économiques de la gauche modérée puissent admettre que notre pays serve de bac à sable idéologique pour socialistes en herbe est préoccupant. On s’en prend ici en fin de compte ni plus ni moins à un partenariat social acquis au prix de nombreux efforts, dans lequel employeur et employé sont tenus de s’asseoir à une table et de négocier avec leurs interlocuteurs des solutions supportables et concurrentielles. Un modèle à succès, grâce auquel la Suisse obtient, depuis des décennies, d’excellentes notes en mat-ière de taux de chômage, de chômage des jeunes, de revenu par ménage et de pouvoir d’achat.

Pas de concessions inutiles
En aucun cas les milieux bourgeois ne doivent à présent s’opposer à l’initiative pour le salaire minimum par un contre-projet. Les signaux en ce sens de partis du centre sont incompréhensibles, car même le Conseil fédéral s’adresse pour une fois au Parlement sans détour dans son message : « Un salaire minimal légal national tel que prévu par l’initiative serait de nature à compromettre le bon fonctionnement du marché du travail. Il pourrait mettre en danger des emplois, ce qui rendrait particulièrement difficile l’intégration de certaines catégories de personnes aujourd’hui vulnérables et affecterait certaines régions et certaines branches plus particulièrement. »

Toujours plus d’ingérences étatiques
Il est déjà inquiétant que le Parlement fédéral fasse passer, sous prétexte de dites « mesures d’accompagnement » pour la libre circulation avec l’UE des exigences syndicales : extension des conventions collectives, responsabilité solidaire, plus de bureaucratie et de contrôles. Notre marché du travail flexible est restreint un peu plus lors de chaque session parlementaire, ce qui affaiblit la compétitivité de la place économique. Cette évolution résulte notamment de la vulnérabilité des partis du centre aux pressions liées à la libre circulation des personnes. Plutôt que de limiter efficacement l’immigration, on procède à un traitement néfaste des symptômes, au détriment de la place économique. Ainsi, les partis du centre se muent toujours davantage en assistants des syndicats et des partis du centre.

par l’auteur
Martin Baltisser
UDC (AG)
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