Introduire le socialisme et ne plus récompenser la performance ?
Placée sous la bannière trompeuse de « justice sociale », l’initiative populaire 1 : 12 des Jeunes socialistes réclame que personne, au sein d’une entreprise, ne doit gagner moins en un an que ce que gagne le collaborateur le mieux rémunéré en un mois. Les initiants affirment fièrement que cela ferait baisser les salaires des plus gros revenus et augmenter ceux du bas de l’échelle. Une promesse illusoire.
Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent cette initiative lancée par les JS et soutenue par le PS, les Verts et les syndicats. Ces derniers espèrent certainement contenir enfin la perte progressive de leurs membres et enfiler leur costume de Robin des Bois : « prendre aux riches pour donner aux pauvres ». C’était peut-être une approche légitime du temps de Robin des Bois, mais nous ne vivons plus sous un régime féodal, où le peuple était soumis à des impôts arbitraires. Nous vivons dans un État de droit et versons sagement notre obole, qui devient de plus en plus lourde. À ce jour, nous travaillons tous presque six mois par an pour apporter notre dû à l’État (impôts et contributions). L’État profite pour sa part des salaires élevés en raison de la progression importante et des pleines cotisations à l’AVS. On ne saurait donc affirmer que les salariés bien rémunérés vivent sur le dos des pauvres ; ils contribuent au contraire largement au financement des institutions sociales et de la collectivité.
Atteintes au partenariat social et à la liberté économique
Les JS et les syndicats cultivent une mentalité basée sur l’envie, qui a actuellement le vent en poupe. La gauche souhaite développer encore l’État socialiste de répartition. L’initiative 1:12 ne fait que précéder la revendication d’un salaire minimal, puis viendra celle d’un revenu de base inconditionnel. Ces actions s’en prennent toutes au système suisse qui a fait ses preuves, dans lequel l’employé négocie les conditions de travail avec l’employeur et signe un contrat. C’est pourquoi ce diktat étatique des salaires exigé par la gauche concerne tous les acteurs du monde du travail : indépendants, grandes entreprises, mais particulièrement aussi tous les employés. Le système suisse du partenariat social fonctionne, et la qualité de vie est élevée à tous les niveaux de revenu. Les prix de nombreux produits du quotidien sont plus bas que jamais et la consommation forte. Il n’y a donc aucune raison d’attiser l’envie.
Attaque contre un système qui fonctionne
Il serait totalement aberrant de torpiller la coopération éprouvée entre employeurs et employés en Suisse et de fixer la proportion entre les salaires dans la Constitution. Les entrepreneurs et propriétaires d’entreprises portent la responsabilité, ce sont eux qui assument le risque financier. Les salaires sont négociés entre l’employeur et l’employé. En Suisse, les travailleurs jouissent d’une bonne situation. Les prestations sociales acquises doivent avoir une assise financière stable et non être mises en péril par de nouvelles interventions étatiques. Quiconque connaît la situation des grands États endettés de l’UE sait à quoi ces nombreuses interventions étatiques dans la politique salariale ont mené. En Suisse, tous bénéficient d’une grande sécurité sociale et du faible taux de chômage, en particulier chez les jeunes.
Le pire dans cette initiative est qu’elle n’améliorerait en rien la situation de son prétendu groupe-cible, et ne ferait qu’entraîner la constitution de nouvelles structures d’entreprises, où seraient transférés les employés les moins rémunérés. Le résultat prévisible serait alors que les salaires du bas de l’échelle baisseraient encore, plutôt que d’augmenter. Est-ce cela, l’utopie des Jeunes socialistes ? C’est pourquoi nous devons dire fermement NON.