La rigidité d’Ecopop rend l’initiative tout simplement inacceptable
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’initiative Ecopop vient comme la grêle d’après vendange. Le succès de l’initiative sur l’immigration de masse la rend d’ailleurs obsolète mais ce n’est de loin pas la seule raison pour la refuser fermement.
Les initiants affirment vouloir limiter la pression sur l’environnement en Suisse et préserver notre qualité de vie. Qui ne souscrirait pas à de tels objectifs ? Toutefois, les mesures prévues par leur texte sont extrêmement rigides et ne tiennent absolument pas compte de la réalité économique.
Initiative trop rigide
Le cœur de l’initiative est l’inscription dans la Constitution d’une limite stricte, extrêmement basse, pour l’immigration. Elle s’applique indistinctement aux salariés, aux réfugiés, aux regroupements familiaux et peut-être même aux Suisses revenant au pays. Un objectif aussi excessif ne manquera pas de poser de gros problèmes à toute notre économie. Pensons par exemple au secteur de la construction ou aux professions de la terre.
Appliquons plutôt notre initiative
En plus, elle ne s’applique pas aux frontaliers, ce qui provoquera immanquablement un énorme appel d’air de ce côté-là. Cela risque d’engendrer une augmentation considérable du trafic avec toutes les nuisances économiques et environnementales que la population veut précisément restreindre. La solution acceptée par le peuple le 9 février est donc autrement plus adaptée, puisqu’elle permet à la fois de tenir compte des besoins de l’économie et de mieux contrôler les autres sources d’immigration.
Entre une gestion maîtrisée de l’immigration telle que le peuple suisse l’a voulue et qui doit être mise en œuvre d’ici trois ans et un blocage quasi complet qui ne tient tout simplement pas compte de la réalité du terrain, le choix est vite fait.
Non au planning familial à l’étranger
Un autre volet d’Ecopop paraît bien étrange, c’est celui qui consiste à consacrer 10% de l’aide au développement pour soutenir des mesures de planning familial à l’étranger. Outre une intrusion directe intolérable dans le mode de vie de pays souverains contraire à la philosophie même de la Suisse, c’est l’exemple type d’une mesure profondément inefficace. La pauvreté se combat certes sur place mais en favorisant l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, à l’éducation et à la nourriture. C’est dans des infrastructures de transport et de mise en valeur des produits agricoles indigènes et des matières premières qu’il faut investir l’aide suisse au développement et non pas dans des palettes de préservatifs !
Ces quelques considérations montrent que cette initiative n’apporte pas de solution convaincante aux problèmes qu’elle souhaite résoudre et qu’elle risque même d’en créer de nouveaux pour notre pays. Il faut donc la refuser clairement le 30 novembre prochain.