Journal du parti Franc-parler octobre 2014

Une question de responsabilité

Au Moyen-Orient, on assiste à des scènes dénotant un mépris total pour le genre humain. Daech, le soi-disant État Islamique, chasse les gens de chez eux, torture et assassine. Les mouvements djihadistes menacent aussi la sécurité de la Suisse. C’est pourquoi nous devons assumer nos responsabilités. Pour notre pays et pour nos valeurs.  
 

 
Le mouvement Daech, incarnation de la violence terroriste, commet des actes de violence inouïe et de graves violations des droits humains en Syrie et en Irak. Cependant, les menaces de Daech vont bien au-delà des territoires de combats actuels. Le groupe djihadiste veut porter la « Guerre sainte » jusqu’en Europe. Bien qu’elle ne soit pas un objectif prioritaire, la sécurité de la Suisse est elle aussi menacée. Les combattants formés par les organisations terroristes représentent une menace latente une fois rentrés au pays.

Dans ce contexte, le Conseil fédéral a interdit Daech et les organisations apparentées, dans un premier temps par une ordonnance, le 9 octobre. L’interdiction englobe toutes les activités des organisations en Suisse et à l’étranger. Cela inclut les actes visant à fournir un soutien logistique ou personnel, tels les actions de propagande ou le recrutement de nouveaux membres.

Égalité des armes pour le service de renseignement
Au-delà de l’interdiction de Daech, un service de renseignement efficace est indispensable pour lutter contre la menace terroriste. Sa mission suprême consiste à identifier les menaces de manière précoce et à prévenir les risques. Aujourd’hui, le service de renseignement de la Confédération est toutefois confronté à d’importants obstacles. Il n’est pas autorisé, en Suisse, à surveiller la correspondance ni les conversations téléphoniques de terroristes potentiels. Il n’a pas non plus le droit de pénétrer chez eux, ni dans leur ordinateur. Cela peut être un inconvénient pour la Suisse dans un cas critique, qui peut selon les circonstances produire de graves conséquences.

La nouvelle loi sur le renseignement vise à fournir au service de renseignements davantage de marge de manœuvre dans son action pour protéger la Suisse. À une époque où les terroristes utilisent habilement l’Internet et les réseaux sociaux, l’anti-terrorisme doit pouvoir suivre l’évolution technologique. La loi n’autorise toutefois les nouveaux moyens d’acquisition d’informations que s’ils ont été approuvés par trois ins-tances, dont la délégation du Conseil fédéral pour la sécurité. Cela arrivera peut-être une douzaine de fois par an en tout. L’arsenal de mesures du service de renseignements ne sera donc étendu que lorsque cela est absolument indispensable pour la protection du pays et de ses habitants. En aucun cas la Suisse ne se lancera-t-elle dans l’exagération à laquelle on peut assister dans d’autres pays. La liberté des citoyens honnêtes ne doit jamais être sacrifiée.

Accroître la puissance militaire
L’armée, elle aussi, a une mission essentiellement préventive dans la défense contre le terrorisme. Elle évite les attaques, en assistant la police dans la protection d’événements de grande ampleur, en sécurisant l’espace aérien et en protégeant les ambassades suisses à l’étranger. En cas de risque accru de terrorisme, les soldats surveillent et sécurisent les infrastructures critiques telles que les gares, les axes de circulation et les centres de distribution. Après une attaque, l’armée surveillerait et sécuriserait le périmètre, aiderait les gens et sauverait des vies humaines.

C’est précisément pour de tels cas de figure que le développement prévu de l’armée (DEVA) crée des conditions cadres. Le DEVA adapte l’armée aux menaces et dangers actuels : il  améliore la formation, augmente la capacité de mobilisation, complète l’équipement et renforce l’implantation régionale. Malgré son allègement, l’armée suisse gagne en force de frappe. Elle restera à l’avenir en mesure de défendre la Suisse en cas d’agression armée.

Sens des réalités plutôt qu’idéologie
Une puissance militaire accrue est nécessaire. Les formes de menaces deviennent de plus en plus complexes et les acteurs menaçant la sécurité de la Suisse sont de plus en plus agressifs. Pour la Suisse comme pour tout autre pays, la sécurité est un bien extrêmement précieux – et donc pas gratuit. Assurer la sécurité requiert non seulement beaucoup d’argent, mais aussi du bon sens. Les idéologies dépassées, sans aucun lien avec la réalité, n’ont pas leur place.

Pour conclure, il faut faire bloc contre la menace terroriste et prendre ses responsabilités. Nous sommes responsables de la sécurité de la Suisse, et de défendre les valeurs que sont la paix, la liberté et la dignité humaine.

par l’auteur
UDC conseiller fédéral (ZH)
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