Journal du parti Franc-parler novembre 2015

Non à l’initiative «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires»

La question primordiale est la suivante : l’acceptation de cette initiative des jeunes socialistes va-t-elle améliorer la situation dans les pays dont la population souffre régulièrement de la faim? La réponse est bien évidemment non.

 

Les faits démontrent clairement que la hausse du prix des matières premières agricoles ne peut pas être attribuée à un seul facteur et en tous les cas pas à une éventuelle spéculation. Les aléas climatiques, l’insécurité dans des zones de production, les changements d’habitudes alimentaires, l’augmentation considérable de la population à nourrir dans les pays émergents sans oublier la raréfaction des terres cultivables sont les causes essentielles de la fluctuation des prix des denrées agricoles.

Déséquilibre entre l’offre et la demande
Dans les années 2007 et 2008, le blocage des exportations par des pays tels l’Inde, qui voulaient assurer en priorité l’approvisionnement de leur propre population a ajouté encore plus d’instabilité sur les marchés; des stocks plus bas que la moyenne ont achevé de pousser les prix mondiaux à la hausse avec les conséquences que l’on connaît, particulièrement dans les pays fortement dépendants des importations. Il n’y a donc pas eu spéculation, mais bien déséquilibre entre l’offre et la demande. Ce n’est donc pas en changeant la Constitution suisse que ce problème d’adéquation va être résolu !
 
L’initiative n’apporte donc de toute évidence aucune solution à un problème grave et lancinant qui est celui d’améliorer l’accès de millions de personnes à une alimentation suffisante.

En revanche, elle va avoir des conséquences importantes dans notre pays car elle s’attaque directement aux acteurs du commerce international des dérivés agricoles établis en Suisse.

De plus, l’initiative ferait augmenter l’insécurité concernant l’évolution des conditions-cadre économiques dans notre pays et enverrait un signal négatif pour l’ensemble de la place économique suisse. Notre pays s’engage toujours plus pour améliorer les infrastructures dans les pays qui souffrent de pénuries chroniques. Routes, voies de chemin de fer, bâtiments permettant de stocker les denrées agricoles dans de bonnes conditions en limitant les pertes, voilà où doit porter l’effort principal.

Nons-sens total
Cette initiative n’est même pas une fausse bonne idée, mais elle est bien un non-sens total. Elle apporte une fois de plus la preuve que les recettes socialistes en matière économique sont à côté de la plaque puisqu’elle rate l’objectif principal qui est de lutter contre la pauvreté et la malnutrition chronique dans le monde. Il faut donc voter NON à ce texte sans état d’âme.

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par l’auteur
UDC conseiller national (VD)
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