Journal du parti Franc-parler avril 2016

La Suisse, un pays de cocagne?

Le 5 juin, nous voterons sur l’initiative populaire « pour un revenu de base inconditionnel ». Les initiateurs imaginent 2 500 francs par mois pour un adulte, 625 francs par jeune de moins de 18 ans.

 

Bien entendu, il est plus confortable de manger des petits pains gratuits que de se lever tôt, de les façonner et de les mettre au four pour les autres. En cas d’acceptation de l’initiative, de nombreuses personnes se tourneraient les pouces et cesseraient tout travail productif. Qu’est-ce que ce serait chouette de ne plus faire que ce que l’on veut. Et de s’occuper un peu à côté en tant qu’artiste ou travailleur social.

Immigration illégale encore plus incontrôlable
Ce sont en particulier nos concitoyens touchant des salaires peu élevés qui trouveraient que le travail n’en vaut pas la peine. On ne trouverait plus personne pour les travaux moins qualifiés. Par contre, l’immigration atteindrait définitivement des proportions incontrôlables. Pour les nécessiteux de ce monde, il n’y aurait plus aucune raison de ne pas prendre le chemin de la Suisse, puisque le revenu garanti ici serait supérieur au salaire perçu à la sueur de son front partout ailleurs.
 

L’utopie d’un revenu inconditionnel garanti pour tous se fonde sur une vision de l’État très éloignée de la réalité. La mission de l’État est de donner un cadre légal dans lequel tout citoyen puisse vivre en jouissant d’une liberté et d’une responsabilité pour soi-même aussi élevées que possibles – et non celle de donner à chacun suffisamment pour vivre aux frais des autres. Ou voulons-nous, Suisses et Suissesses, vraiment devenir un peuple de rentiers d’État mollassons ?

L’argent ne tombe pas du ciel
Ce qu’on oublie aussi, c’est que quelqu’un devra bien payer cette redistribution à large échelle. Elle coûtera 200 milliards de francs par an, soit presque un tiers de notre produit intérieur brut. Les premières à en pâtir seraient les personnes travailleuses et innovatrices, celles-là même qui créent de places de travail et portent aujourd’hui déjà le gros de la charge fiscale. Mais aussi nous tous, via de nouveaux impôts sur la consommation, notamment l’augmentation massive de la TVA.

Distribuer l’argent des autres et le dépenser n’est pas social. Ce qui est social, c’est de veiller à ce qu’il y ait quelque chose à distribuer. Pour beau-coup, la Suisse deviendrait en cas d’acceptation de l’initiative un enfer fiscal d’où ils ne voudraient que fuir. Pour beaucoup d’autres en revanche, la Suisse serait un pays de cocagne, où il faudrait absolument immigrer. Avec un revenu de base inconditionnel, nous serions vite tous égaux : …aussi pauvres les uns que les autres !

 

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