Gare à celui qui se lie
Le référendum sur le BREXIT a montré de manière éclatante l’importance de l’indépendance. Malgré cela, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a l’intention de lier la Suisse à l’UE. Un accord-cadre est censé obliger la Suisse à reprendre de façon automatique – le Conseil fédéral préfère dire "dynamique" – le droit européen dans tous les domaines où la Suisse est contractuellement liée avec l’UE.
Les éventuels litiges seraient tranchés non par le Tribunal fédéral, mais par la Cour de justice de l’Union européenne, la CJUE, et en cas de référendum, l’UE pourrait prononcer des sanctions contre la Suisse, que le Conseil fédéral appelle « mesures compensatoires ». Bien que le Conseil fédéral ne communique pour l’instant aucun détail de l’accord en question, l’UDC se prépare déjà au débat politique contre celui-ci. En effet, comme lors de la votation sur l’EEE et sur l’UE, l’enjeu ne concerne rien moins que les valeurs centrales de la Suisse, à savoir la liberté, l’indépendance, le fédéralisme, la subsidiarité et la démocratie directe. Ce sont ces valeurs qui ont apporté sa prospérité à la Suisse, car elles la distinguent d’autres pays. En se liant à l’UE, la Suisse perdrait ses atouts.
On constate d’ores et déjà que les associations économiques et les autres partis bourgeois ne se réjouissent guère des plans de notre ministre des affaires étrangères. Une écoute attentive des remarques formulées conduit en outre à douter de la solidité du projet. J’entends souvent dire que le moment est mal choisi pour un accord institutionnel. Cependant, il ne s’agit pas du moment, mais du contenu insupportable pour la Suisse. Il n’y a jamais de bon moment pour un tel accord. L’UDC guette, car gare à celui qui se lie.