L’autodétermination est aussi un droit de l’homme
Les droits de l’homme sont le plus grand acquis de l’humanité. Dans l’Antiquité déjà, les hommes étaient conscients de l’importance de mettre les lois par écrit, afin d’assurer la sécurité du droit et de faire barrière à l’arbitraire des gouvernants. Plus tard, le pouvoir des puissants a été restreint par des actes législatifs essentiels, tels le «Habeas Corpus» et la «Magna Charta».
Les idées de l’homme libre nées au siècle des Lumières ont trouvé leur plus belle expression dans la Déclaration d’Indépendance américaine de 1776, qui consacre par écrit le droit inaliénable à la vie et à la liberté, ainsi que la recherche du bonheur individuel. Un mois avant l’édiction du « Bill of Rights » basé sur celle-ci, la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » adoptée en France a été le premier catalogue fermé de droits de l’homme.
Guillotine plutôt que droits de l’homme en France
Les belles déclarations pleines de bonnes intentions sont une chose, leur garantie et leur mise en œuvre en sont une autre. L’exemple de la France l’illustre de façon particulièrement flagrante. L’encre de la Déclaration des droits de l’homme adoptée en 1789 – et même élevée au rang de patrimoine documentaire de l’humanité en 2003 – était à peine sèche qu’elle était déjà en grande partie lettre morte. Les nouveaux gouvernants faisaient montre d’un autoritarisme déchaîné. Ils attisaient sciemment la peur au sein de la population, c’était l’époque de la Terreur. Ceux à qui on reprochait une attitude contrerévolutionnaire ne pouvaient que rêver d’un procès équitable. Les droits de l’homme ont été jetés à la poubelle par leurs « inventeurs ».
Les libertés individuelles sont un caillou dans le pied de l’État
Les gouvernants voient souvent les droits et libertés fondamentaux comme un caillou dans le pied. En Suisse aussi. Certes, les dissidents n’ont pas à craindre la guillotine dans notre pays, mais la rhétorique de certains internationalistes zélés rappelle fortement celle des Sans-Culotte. Lorsque par exemple on enfreint clairement le droit constitutionnel par l’extension de la libre circulation des personnes à la Croatie, ceux-là même qui plaident pour une juridiction constitutionnelle figurent parmi les plus fervents soutiens du projet. Ou lorsque Eveline Widmer-Schlumpf voulait introduire et durcir rétroactivement des dispositions pénales du droit fiscal. A-t-elle été emmenée menotte aux mains et condamnée pour violation de principes juridiques centenaires ? Que nenni, les zélotes d’un État de droit perverti l’ont portée aux nues !
Un souverain adulte et responsable
Si, aujourd’hui, ceux précisément contre qui les droits de l’homme sont censés nous protéger font mine d’en être les saints patrons, il y a de quoi être hautement sceptique. Ce que l’État donne, l’État peut le reprendre. En aucun cas ne faut-il permettre cela. Dans la Confédération, ce sont les citoyens et citoyennes adultes et capables de discernement qui constituent le souverain. Sans eux, nous n’aurions ni libertés fondamentales, ni État de droit. C’est pourquoi tous deux sont bien mieux protégés par eux que par des fonctionnaires quels qu’ils soient, auxquels ils fixent des limites. Pour cette raison justement, il faut renforcer l’autodétermination des citoyens et citoyennes, afin de les protéger de l’arbitraire de l’élite. C’est exactement cela qu’exige l’initiative sur l’autodétermination, qui vise à placer le droit national au-dessus des règles non impératives du droit international, sans légitimité démocratique.