Journal du parti Franc-parler novembre 2016

Peu profitent, tous paient

En tant qu’agriculteur, je rejette par conviction la Stratégie énergétique 2050. Une fois de plus, l’État cherche à appâter différents secteurs économiques par des promesses d’argent, pour faire passer ses idées utopiques. Cette manière de faire n’est bien entendu pas interdite. Elle explique néanmoins pourquoi personne, hormis l’UDC, ne se risque à critiquer ouvertement la Stratégie énergétique 2050. En effet, il va de soi qu’avec les 200 milliards à distribuer, certains en profiteront financièrement. Mais il ne fait aucun doute non plus que tout le monde devra payer plus !

 

 

Une énergie nettement plus chère
Il y a lieu de s’attendre à une forte hausse des prix du carburant. Les taxes supplémentaires prévues vont jusqu’à 26 centimes par litre. Pour financer ce mégaprojet au nom pompeux, le prix de l’électricité augmentera lui aussi. Il est ici prévu une augmentation de 3 centimes. Et comme on pouvait s’y attendre, un supplément substantiel frappera aussi le mazout. Celui-ci devrait s’élever à 67 centimes.

Il y a de moins en moins de nouveaux chauffages à mazout installés. Quant aux voitures, elles deviennent toujours plus efficientes grâce aux progrès technologiques. C’est pourquoi tout porte à croire que le prix de l’électricité devra être nettement augmenté, ou alors que le supplément sur les carburants sera encore supérieur aux chiffres actuellement évoqués. Ce qui est sûr, c’est que les coûts du mégaprojet, estimés à 200 milliards de francs, ne seront pas revus à la baisse.

Là où le bât blesse, c’est que le financement devra être assuré par tous les Suisses: les ménages privés, les entreprises, le tourisme et les agriculteurs. Les familles, mais aussi les régions périphériques et de montagne, seront les plus durement touchées. En effet, c’est précisément hors des zones urbaines, là où les gens ne peuvent se passer de carburant, que le supplément pèsera le plus lourd dans le budget.

Hausse des coûts de production
Le niveau élevé des coûts de production en Suisse fait régulièrement l’objet de critiques. Les agriculteurs, tout particulièrement, essuient de tels reproches. Ceux qui croient que la Stratégie énergétique permettra de faire baisser les prix des denrées alimentaires se mettent le doigt dans l’œil. C’est tout le contraire. Chaque litre de diesel utilisé par exemple pour la moisson sera plus cher. L’électricité pour le séchoir à foin, la grue à foin, la machine à traire, la ventilation, etc., tout cela nécessite de l’énergie et sera nettement renchéri. À la fin de la chaîne de création de valeur, les prix des denrées alimentaires augmenteront, qu’on le veuille ou non. Et quand les prix auront augmenté, tout le monde se frottera à nouveau les yeux, mais personne n’endossera la responsabilité.
Le reste de l’économie devra elle aussi lutter face à la hausse des coûts de l’énergie. Et une fois de plus, des emplois seront compromis. Il faut l’empêcher à tout prix, dans l’intérêt des jeunes générations.  

Inutile à l’économie nationale
En tous les cas, le mégaprojet « Stratégie énergétique 2050 » engendrera des frais considérables pour nous tous. Il plombera le budget de chacun, ce qui est d’autant plus difficilement supportable lorsqu’on réalise qu’il n’apporte pas grand-chose sur le plan macroéconomique. En effet, pour ne citer qu’un seul exemple, si l’on regarde la production des panneaux solaires d’un peu plus près, il est tout de même très dérangeant que la plupart des panneaux soient importés de Chine. La création de valeur n’a ainsi malheureusement pas lieu en Suisse. C’est pourquoi nous vous invitons à dire non à la coûteuse Stratégie énergétique 2050 et à signer dès aujourd’hui le référendum.

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par l’auteur
UDC conseiller national (SZ)
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