Victoire d’étape pour l’UDC au National
Au cours de la session d’automne, le Conseil national a largement suivi les propositions de l’UDC visant à pérenniser les rentes actuelles et futures. Il a nettement corrigé le « compromis » scellé au Conseil des États durant la dernière législature par les anciens conseillers aux États Christine Egerszegi (PLR), Urs Schwaller (PDC) et le conseiller aux Etats Paul Rechsteiner (PS).
La nécessité d’une révision est incontestée, le financement des rentes échappe à tout contrôle. Aujourd’hui déjà, l’AVS dépense plus qu’elle n’encaisse. En 2015, l’institution a dépensé 41,7 milliards de francs et a encaissé 41,2 milliards de francs, ce qui correspond à un déficit de 500 millions de francs l’an. Si on ne fait rien, les réserves de l’AVS seront épuisées très rapidement. Quelque sept milliards de francs par an manqueront d’ici 2030 en raison des années à forte natalité (baby-boomer) et de la plus grande espérance de vie des femmes et des hommes de notre pays. Le Conseil fédéral et le Conseil des États sont favorables à la solution politique de facilité, consistant à combler le trou financier en augmentant notamment la TVA. Or, loin de résoudre le problème, cela ne fait que reporter la charge sur les générations futures, cela nuit gravement à l’économie et touche en premier lieu les portemonnaies peu garnis de la population.
Les (chères!) rentes complémentaires à ceux qui en ont vraiment besoin
L’UDC soutient l’égalité de l’âge de la retraite entre hommes et femmes, qui aurait dû être réalisée depuis longtemps. Plutôt qu’un élargissement des prestations, l’UDC réclame une correction des rentes complémentaires désuètes, par exemple pour les veuves divorcées, les enfants orphelins librement adoptés ou les pères sur le tard jouissant d’une confortable situation. Les prestations complémentaires ne devraient désormais bénéficier qu’à ceux qui en ont vraiment besoin. De même, les rentes versées à l’étranger devraient être adaptées au pouvoir d’achat des pays de résidence.
Adaptations au niveau de la prévoyance professionnelle
Au niveau des caisses de pensions, il faudra à l’avenir épargner davantage, pour percevoir une rente mensuelle de même niveau sur une plus longue durée. Les solutions possibles sont un avancement du début de l’épargne, par exemple dès 21 ans au lieu des 25 ans actuellement, un élargissement du salaire assuré ou des cotisations d’épargne supérieures. Une proposition susceptible de gagner l’appui de la majorité doit encore être élaborée. L’UDC estime toutefois qu’il est temps d’arrêter de saper la responsabilité individuelle dans la prévoyance vieillesse, l’esprit d’entreprise des indépendants et la sensibilité sociale des patrons de notre économie de PME/PMI. De même, il est exclu de restreindre encore la disponibilité de l’avoir individuel de vieillesse et la possibilité de le retirer, elles seront maintenues, bien que cet avoir résulte d’une épargne dictée par l’État.
Une hausse de l’âge de la retraite
seulement en dernier ressort
Il est clair pour toutes les personnes impliquées que l’actuelle réforme ne garantit les rentes que jusqu’en 2030, dans le meilleur des cas. À peine cette réforme bouclée, il faudra s’attaquer à la suivante. C’est pourquoi l’UDC exige de définir dès aujourd’hui une ligne précise à suivre. Les problèmes de financement ne pourront pas éternellement se résoudre à coup d’augmentations de TVA. En dernier ressort et si le Conseil fédéral et le Parlement ne parviennent pas à mener leur tâche à bien, il faudra envisager dans une vingtaine d’années une augmentation progressive de l’âge de la retraite à 67 ans. Sans ce moyen de pression, notre prévoyance vieillesse fondra comme neige au soleil bien avant !