Entretien avec le nouveau président du Groupe Thomas Aeschi
Le groupe parlementaire UDC Suisse a élu Thomas Aeschi (ZG) pour succéder à Adrian Amstutz (BE) à la tête de la fraction. Ce Zougois de 38 ans est membre du groupe depuis 2011. Il est en outre vice-président de l’UDC Suisse depuis avril 2016 et président cantonal de l’UDC Zoug depuis 2015.
Franc-Parler : Pourquoi t’es-tu porté volontaire pour exercer une fonction impliquant des responsabilités et une charge de travail aussi lourdes ?
Thomas Aeschi : Le peuple suisse a de moins en moins son mot à dire: les décisions populaires telles l’initiative sur le renvoi ou l’initiative sur l’immigration de masse ne sont tout simplement pas mises en œuvre par la majorité de centre-gauche de la Berne fédérale. C’est inacceptable! Le groupe UDC à Berne doit se battre vigoureusement pour le souverain suprême, les citoyens suisses, afin que la Suisse reste libre et indépendante.
Comment es-tu entré en politique ?
À 13 ans, j’ai suivi de près la campagne de votation sur l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen (EEE). Je sentais que le peuple suisse prenait alors une décision très importante, à savoir si la Suisse resterait libre et indépendante ou si nous nous lierions unilatéralement à l’UE, un concept voué à l’échec. Après mes études et un séjour à l’étranger, j’ai pris la présidence de l’UDC à Baar (ZG), mon lieu de résidence. Plus tard, j’ai été élu au parlement zougois et en 2011 au Conseil national.
Quels sont tes principaux objectifs en tant que président du groupe ?
L’UDC est le groupe le plus important au Palais fédéral. En tant que tel, il doit trouver des majorités avec d’autres partis afin de pouvoir atteindre ses objectifs politiques. En même temps, la force de l’UDC est notre unité. Celle-ci doit être encore renforcée, afin que l’UDC puisse s’imposer dans l’intérêt du pays et de ses habitants.
Et quelle sera ta première priorité ?
Le principal combat de l’UDC vise l’accord-cadre institutionnel avec l’UE. Ce traité obligerait la Suisse à reprendre automatiquement le droit de l’UE. Le peuple suisse n’aurait plus rien à dire. Si ce dernier vote à contre-courant des intérêts de l’UE, celle-ci est habilitée à prendre des sanctions contre notre pays. De plus, il appartient aux juges européens d’interpréter les accords entre la Suisse et l’UE. L’UDC attend dès lors du nouveau conseiller fédéral PLR Ignazio Cassis qu’il tienne sa promesse électorale et rompe les négociations sur l’accord-cadre institutionnel.
La réforme de la fiscalité des entreprises III a échoué l’année dernière dans les urnes. Que va-t-il se passer? La Suisse a-t-elle vraiment besoin d’une autre réforme ? Si oui, pourquoi ?
La législation fiscale suisse sur les sociétés doit être modernisée. À cette fin, le Conseil fédéral a présenté le Projet fiscal 17. La réforme va dans la bonne direction, mais nécessite encore quelques ajustements.
Quel est le principal thème politique qui occupera la Suisse en 2018 ?
Au deuxième semestre 2018, les Suisses voteront probablement sur l’initiative UDC Le droit suisse au lieu de juges étrangers (initiative pour l’autodétermination). Aujourd’hui, par exemple, l’initiative sur le renvoi adoptée par le peuple et les cantons pour expulser les étrangers criminels ne peut guère être appliquée, parce que le centre-gauche, invoquant le droit étranger, refuse de mettre en œuvre la volonté populaire. L’initiative pour l’autodétermination assurera que les règles de droit soient fixées par le peuple et les cantons et que les décisions populaires soient mises en œuvre comme prévu.
Reprise de l’article du « Schweizer Illustrierte » du 24 novembre:
Quel a été ton meilleur choix dans ta vie jusqu’ici?
Mes nombreux voyages sac au dos. Mes études à l’Université d’Harvard ainsi que mon engagement comme parain de ma petite Sara sont parmi les meilleurs choix que j’ai pu faire.
Qui est ton meilleur ami?
Je m’entends très bien avec mes collègues de groupe Toni Brunner et Thomas Matter. Nous nous voyons régulièrement en dehors de la politique, par exemple pour jouer au Jass.
Quel rêve, quel souhait as-tu dû abandonner?
Enfant, je rêvais de devenir agriculteur. C’est un rêve que je ne suis plus en mesure de réaliser.