Déraillements politiques
Il n’y a rien de plus pénible à vivre que le temps suivant les beaux jours. Les événements politiques actuels à Berne semblent souligner la justesse de cette sagesse populaire.
La Suisse se porte à merveille. Nous n’avons manifestement pas fait tout faux ces dernières années. Grâce à son non à l’EEE il y a 25 ans, la Suisse a préservé son indépendance, sa souveraineté et sa démocratie directe. La population a ainsi pu, et peut encore régulièrement, corriger des décisions erronées prises par les politiciens à Berne. Cette possibilité reste cruciale à l’avenir, au vu de l’incohérence des débats à Berne. Depuis des années, on répète que l’UE bloque les négociations telles la mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration de masse. Mais plutôt que de formuler des conditions claires à l’encontre de l’UE, le Conseil fédéral se demande s’il ne devrait pas verser, sans que rien ne l’y oblige, un « milliard de cohésion » supplémentaire pour l’élargissement de l’UE à l’est. Sa décision de contraindre les requérants d’asile admis à titre provisoire – autrement dit, les personnes dont la demande d’asile est infondée, mais qui ne peuvent être immédiatement renvoyées dans leur pays – à s’inscrire auprès des ORP, en vue de leur intégration au marché du travail, n’est qu’une absurdité de plus. La priorité aux travailleurs indigènes que nous réclamons depuis toujours fait ainsi place à une priorité aux étrangers. Le simple employé de 50 ans qui a travaillé dur pendant 30 ans bénéficiera donc, à l’avenir, du même soutien étatique dans la recherche d’un emploi que le requérant d’asile sans motif d’asile. Nombre d’hommes et de femmes politiques croient que nos ressources sont illimitées, que nous avons de la place pour 80’000 immigrants et 30’000 requérants d’asile supplémentaires chaque année, des chiffres désormais considérés comme normaux et à tolérer. On ne va pas trop s’énerver : mais il est temps, plus que jamais, que l’UDC laisse la parole au peuple, à travers une nouvelle initiative pour l’abolition de la libre circulation des personnes avec l’UE.
Dans l’espoir que la période de vacances qui débute ramènera quelques-uns de ces messieurs-dames de Berne à la raison, je vous souhaite un magnifique été.