Loi sur l’énergie: la «douche froide»
La votation du 21 mai 2017 concernant la loi sur l’énergie aura des impacts massifs sur la vie de la population. La transformation de l’ensemble de notre système énergétique coûterait par exemple quelque 200 milliards de francs jusqu’en 2050, ce qui est énorme. De même, il faudrait réduire de 43 pour cent la consommation énergétique, et ce, tous vecteurs énergétiques confondus (benzine, mazout, gaz, bois, etc.). Voici quelques mesures à titre d’exemples.
Propriétaires et locataires
Une grande partie des mesures prévues concerne le domaine des bâtiments. Pour parvenir à diviser par deux la consommation d’énergie, ce domaine devrait être entièrement assaini. Voilà qui ne manquera pas d’entraîner des coûts supplémentaires importants pour les propriétaires et les locataires, qui devront payer pour les mesures d’assainissement de l’enveloppe des bâtiments imposées par l’Etat (façades, toits, fenêtres). Mais l’assainissement d’une construction signifie également une baisse du confort d’habitation. Certains standards de construction interdisent en effet la ventilation. On devra donc se contenter à l’avenir de respirer de l’air malsain en lieu et place de l’air frais naturel.
Mais il y aura également des changements au niveau du chauffage des bâtiments. C’est ainsi que, selon la planification de la Confédération, les chauffages au mazout devraient être interdis à partir de 2029. Pour une maison familiale, cette mesure entraînerait des coûts supplémentaires de 30’000 francs pour remplacer un chauffage (pompe à chaleur avec sonde géothermique au lieu du chauffage à mazout), coûts qui seraient payés par le propriétaire et/ou le locataire.
Mobilité
Les conducteurs de voitures ne passeront pas non plus entre les gouttes. Ils subiront eux aussi les conséquences de la division par deux de la consommation énergétique prévue dans la loi et devront acheter des moteurs moins puissants, ce qui, dans notre pays montagneux et avec nos hivers rigoureux, devrait surtout toucher la population qui vit dans les régions périphériques et de montagne, une population qui ne peut pas se rabattre sur les transports publics, comme c’est le cas pour les citadins. Malgré une consommation moindre, les coûts automobiles, comme par exemple le prix de la benzine, ne cessera d’augmenter.
Artisans et consommateurs
Les artisans et les consommateurs n’y échapperont pas non plus. Compte tenu des nouvelles prescriptions plus sévères en matière énergétique, l’artisan devra remplacer ses machines, mais restera tout de même perdant puisque les coûts de l’énergie seront plus élevés que les économies. Voilà qui augmentera le coût de ses produits et diminuera ses chances de trouver un acheteur sur le marché. Le consommateur devra lui aussi passer à la caisse, étant donné que toute la chaîne de produits en Suisse sera grevée de coûts supplémentaires. Faire ses achats dans les pays voisions n’en deviendrait que plus attractif, au détriment de notre propre économie, qui est d’ores et déjà sous pression, et nos emplois.
Contrainte étatique et rééducation
Les prescriptions de la loi sur l’énergie, qui impliqueraient pratiquement de diviser par deux la consommation d’énergie ces 18 prochaines années, concernent l’ensemble de la société. Pour atteindre cet objectif utopique, il ne faudra pas seulement augmenter les coûts des vecteurs énergétiques et édicter des dispositions spécifiques pour les domaines susmentionnés, NON! La Confédération et ses fonctionnaires tenteront, par le biais d’autres mesures de contrainte et de rééducation, d’influer directement sur notre liberté personnelle:
Ne plus manger de la viande qu’une fois par semaine (déjà une réalité dans certains établissements médico-sociaux)? Une interdiction des fruits tropicaux (ananas, avocats, bananes, figues, mangues, etc.)? Contingents voyages pour la population? Utilisation d’une voiture qu’un jour sur deux (bonjour les frais routiers)?
Et pourquoi ne pas envisager une température ambiante de 15 degrés en hiver, imposée par l’Etat. Ou une interdiction des ventilateurs en été? Et, sur ordre de l’Etat, ne plus prendre que des douches froides? Ce qui peut sembler absurde aujourd’hui, pourrait bien, «grâce» à la nouvelle loi sur l’énergie, être la triste réalité dans 10 ou 20 ans …