L’initiative des Verts n’est pas mûre
Je suis paysan, romand et gourmand. Voilà pourquoi l’initiative des Verts me plaît. Paysan, j’ai le souci de travailler la terre, de préserver notre environnement. Romand, j’apprécie si les produits de mon domaine ne font pas des kilomètres jusqu’à leur acheteur mais sont consommés « local ». Gourmand enfin, j’aime à ce que les fruits de mon labeur soient de bonne qualité et que, par exemple, mes animaux élevés avec respect, donnent une viande d’une traçabilité transparente.
Qui, en effet, ne partage-t-il pas pareilles réflexions ? Personne ! Et c’est bien là le grand danger de cette initiative, une démarche trompeuse, qui enfonce des portes ouvertes, engendre des tâches administratives conséquentes et des coûts supplémentaires. Je vous le dis, ce qui est vert n’est pas mûr. L’initiative des Verts a oublié de mûrir : elle doit être rejetée sans état d’âme.
Sécurité alimentaire garantie
Je dis « non » à cette initiative parce que, dans notre pays, le peuple a dit « oui » à une écrasante majorité à sa sécurité alimentaire, le 23 septembre de l’an dernier. Cette sécurité alimentaire est désormais inscrite dans notre Constitution. Sans compter que de nombreuses lois et autres dispositions légales répondent déjà aux préoccupations des Verts : écologie, qualité de l’eau, bien-être des animaux, droit du travail…
Je dis « non » à cette initiative parce que notre Confédération dispose d’outils efficaces pour promouvoir une production agricole acceptable socialement et écologiquement. De plus, de nombreux labels de qualité privés attestent du respect des normes suisses.
Exigences incontrôlables
Je dis toujours « non » à cette initiative parce que les exigences qu’elle fixe notamment quant aux conditions de production sont telles qu’elles ne seront que très difficilement contrôlables, surtout pour les importations.
Elles engendreraient un travail administratif exagéré voire menaceraient notre budget fédéral avec des subventions supplémentaires ou avec la diminution de recettes provenant de droits de douane.
Je suis paysan, romand et gourmand. J’ai les pieds sur terre et la réflexion pragmatique. Voilà pourquoi je dis «non» à cette initiative car je n’aime pas les indigestions de promesses creuses.