Qu’est-ce que la Confédération devrait encore financer de plus ?
Une initiative n’est en principe rejetée que lorsque les objectifs des initiants sont atteints par le contre-projet. Et c’est exactement le cas ici: les milieux verts et de gauche se sont imposés sur toute la ligne grâce aux prétendus «amis du vélo» des partis du centre.
Le vélo compte à juste titre beaucoup d’amis dans l’UDC, là n’est pas la question. Faire du vélo est bon pour la santé et ménage l’environnement. Mais soyons honnêtes: le vélo ne va pas résoudre les problèmes de trafic actuels et futurs en Suisse. La raison en est simple: les distances entre domicile et lieu de travail augmentent sans cesse et les gens souhaitent réduire le temps consacré à ces déplacements. Le vélo ne peut répondre que très marginalement à ces défis.
L’administration fédérale proliférera encore plus
Le contre-projet accepté par la majorité du Parlement doit fonder une compétence fédérale analogue aux chemins pédestres pour les voies cyclables à l’article 88 de la Constitution. A l’heure actuelle, les voies cyclables sont de la compétence des communes et des cantons. Comme si l’administration fédérale n’avait pas déjà assez de tâches, elle va encore devoir se mêler de voies cyclables.
La Confédération devra nouvellement tenir compte des voies cyclables dans ses activités, en fixer les principes, et pourra soutenir les mesures financièrement. C’est ici que se situe un problème supplémentaire du projet: avec l’article sur les voies cyclables, on créé une base constitutionnelle dont les coûts seront totalement imprévisibles. Et si le Parlement refuse les crédits faute de moyens financiers, l’article ne servira tout simplement à rien !
Pas de nouvelles lois superflues
Le vélo occupe déjà une place de choix dans le coeur des suisses à ce jour, que ce soit en tant que moyen de transport pour les petites distances, pour le sport ou les loisirs. Le statut du vélo ne peut cependant pas être amélioré avec de nouvelles lois, de nouvelles compétences compliquées ou des campagnes d’information coûtant des millions. Améliorer l’image et rendre le vélo encore plus attractif est l’affaire des cyclistes eux-mêmes et bien entendu des fabricants, appelés à proposer des produits toujours meilleurs.
En ce sens, on peut rejeter le projet en votation le 23 septembre la conscience tranquille. Avec un non à l’arrêté fédéral sur les voies cyclables, le vélo ne perdra rien, car en cas de oui, il ne gagnerait rien non plus. La Suisse n’a pas besoin de lois supplémentaires superflues faisant double emploi avec les tâches des cantons et des communes.