Lorsque le lobby des casinos s’écrit une loi
La loi révisée sur les jeux d’argent prévoit des blocages du réseau. C’est là un premier pas énorme dans la direction de la censure d’Internet, comme c’est le cas depuis longtemps en Corée du Nord. Seul le lobby des casinos du pays profite de ce blocage, un lobby qui a pratiquement écrit lui-même cette loi et qui a soutenu financièrement les partisans lors de la campagne de votation.
Il s’agit maintenant uniquement de faire en sorte que celui qui gère un casino normal en Suisse puisse également offrir des jeux d’argent en ligne. Au moyen de blocages du réseau opérés par l’Etat, blocages qui n’existent dans aucun autre domaine, les start-ups indigènes ainsi que les leaders internationaux de la branche doivent en être exclus. Or, il serait beaucoup plus judicieux d’intégrer l’offre existante: cela crée de la diversité, de la concurrence, des emplois et un substrat fiscal pour l’AVS et l’AI. L’exemple du poker montre bien que les bons joueurs veulent se mesurer avec les meilleurs du monde sur des plateformes leaders sur le marché. Ils ne se laissent pas dicter leur conduite par des monopoles, ni sur quelles plateformes ils peuvent jouer, pas plus qu’ils ne se sentiront freinés par des blocages du réseau.
Accès pour tous ceux qui respectent les règles
La seule possibilité qu’a la Suisse d’en profiter serait un modèle de concession ouvert classique. C’est ainsi que le principe suivant prévaut déjà dans plus de 20 pays: celui qui remplit les exigences techniques, légales et économiques nationales peut obtenir une concession.
Le Danemark a par exemple fait en sorte que seuls 40 prestataires obtiennent une concession, prestataires qui s’en tiennent aux strictes règles danoises. Le pays a pu ainsi enregistrer près d’un tiers de recettes en plus. Etant donné que les consommateurs sont satisfaits de l’offre libérale particulièrement diversifiée, les Danois sont parvenus à assécher le marché noir jusqu’à moins de 5%.
Cette alternative intelligente a été testée par de nombreux pays et s’est avérée meilleure sous tous les aspects. L’Etat gagne car il encaisse davantage, les buts sociopolitiques sont atteints et le consommateur a un plus grand choix.
L’Internet doit rester ouvert
Le Parlement a toutefois opté pour la variante apparemment la plus mauvaise, dont seuls les casinos protégés profitent. A la question de savoir pourquoi la loi ne prévoit aucun modèle de concession libre, la conseillère fédérale Sommaruga a répondu: «Les casinos se sont imposés dans ce contexte.» La seule réponse possible est donc: Non à la loi sur les jeux d’argent – et donc retour à l’expéditeur en le priant de proposer un modèle de concession équitable, qui veille à ce qu’il y ait pour la concurrence entre les prestataires la plus grande liberté possible pour les utilisateurs et la création de valeur la plus élevée pour la Suisse. Votez donc NON à cette loi le 10 juin, une loi qui limite notre liberté.