Un lourd tribut à payer sous couvert de solidarité
Depuis 2007, la Suisse participe à hauteur de 1,3 milliard de francs au financement de projets visant à réduire les inégalités économiques et sociales dans l’UE. Apportée aux membres Est-européens de l’UE, cette aide avait pour premier objectif de réduire l’immigration en provenance de ces pays. Cela a fonctionné au bénéfice de nos voisins aux économies peut créatrices d’emplois mais pas pour la Suisse ni pour le Royaume Uni dont les économies performantes ont attiré vers eux une immigration massive. C’est d’ailleurs la raison du succès du Brexit au Royaume Uni et de celui du 9 février 2014 en Suisse. Ces paiements appelés «milliard de cohésion», doivent maintenant être renouvelés sous la forme d’une contribution d’un même montant. Et ce, sans aucune contrepartie, c’est ce que Bruxelles appelle la solidarité. L’UDC exige que le deuxième milliard de cohésion soit soumis au référendum.
En 2006, les citoyennes et les citoyens suisses ont accepté la loi fédérale sur la coopération avec les Etats de l’Europe de l’Est. Ils ont du même coup approuvé le paiement du milliard de cohésion. L’autorisation de payer ces montants se termine 2018, c’est la raison de la prolongation souhaitée par le Conseil fédéral pour une nouvelle période de 10 ans. En réponse à la décision de décembre 2017 de l’UE de ne reconnaître la Bourse suisse qu’à titre très provisoire, le Conseil fédéral a menacé de réexaminer le poursuite de ces versements. On s’aperçoit aujourd’hui qu’il ne s’agissant que des paroles en l’air. Le Conseil fédéral veut en effet aujourd’hui poursuivre les paiements sans aucune contrepartie de la part de l’UE quand bien même nos relations avec l’UE sont mauvaises et que nous subissons des pressions inacceptables pour nous faire signer un accord cadre contraire aux intérêts de la Suisse.
Des projets chers
Les projets financés jusqu’ici ne peuvent être considérés comme judicieux. Un coup d’œil à la banque de données en ligne des projets soutenus révèle une utilisation effarante du premier milliard de cohésion. Quelques exemples suffiront à illustrer ce fait : 4,8 millions de francs ont été dépensés pour la promotion du tourisme dans les Carpates polonaises. La renaturation du fleuve Raba a avalé 1,2 million de francs. Un demi-million de francs a été dépensé pour un programme appelé «Social Dialogue Laws in Romania» censé améliorer la relation entre les syndicats et les employeurs roumains. L’écriture de l’histoire de la sidérurgie à Zemplinske Hamre a coûté près de 1,2 million de francs au contribuable suisse, alors que ce projet, comme la plupart des autres, n’intéressait presque personne. Le Département de l’extérieur, qui met à disposition la banque de données de ses projets semble partir de l’idée que les contribuables n’auront pas l’idée de regarder de près ce qu’il est fait de leur argent. La plupart des projets n’ont pas même fait l’objet d’une présentation traduite dans une de nos langues nationales.
Des primes d’accès au marché uniques au monde
Le Conseil fédéral justifie le milliard déjà versé et le nouveau milliard qui vient s’y ajouter par le devoir de solidarité de la Suisse envers l’UE et ses Etats d’Europe de l’Est économiquement faibles. En réalité, il s’agit d’un tribut. Accepté dans l’espoir de se ménager les bonnes grâces de l’UE pour une future adhésion au marché unique européen, celui-là même auquel les Suisses ont dit non en 1992. Inversement, personne n’aurait l’idée de faire payer à l’UE une prime d’accès au marché suisse, son second partenaire. Jamais on a vu qu’un partenaire commercial doive payer à l’autre partenaire des compensations pour pouvoir commercer bilatéralement avec lui !
Pour ces raisons, le groupe UDC au parlement a déposé une motion exigeant que la question du milliard soit soumise au vote de ceux qui sont appelés à le payer : les citoyens.