«La Suisse sur la voie de la servitude»
Lors de la 30ème édition de l’Albisgüteli, Christoph Blocher a tenu un discours engagé sur les valeurs qui ont présidé à l’élaboration de la Constitution fédérale de 1848. A cette époque déjà, il fallait que des citoyens libres luttent contre des élites prêtes à échanger la liberté contre la servitude.
Chaque génération doit recommencer le combat pour la liberté. Au XIXe siècle déjà, les puissances européennes refusaient d’admettre que la Suisse se donne une Constitution fédérale libérale. En vérité, la Constitution fédérale libérale de 1848 a déployé ses effets bénéfiques au fil des ans. Elle garantissait l’indépendance de la Suisse, les droits démocratiques et économiques, une économie de marché ouverte au monde.
Il en était ainsi en 1848, lorsque la Confédération a eu le courage de se transformer, contre la volonté des Etats voisins, en un Etat fédéral libéral et démocratique. Tous les pays voisins ont menacé et fait pression sur la Suisse afin que celle-ci ne devienne pas un cas particulier au cœur de l’Europe. Mais le père de la Constitution fédérale, le futur conseiller fédéral Ulrich Ochsenbein a réagi par les paroles suivantes: « Et si l’invraisemblable devait se produire, si une immixtion étrangère dans les affaires intérieures de la Confédération devait être tentée, alors le monde doit savoir que la Suisse, forte de son droit et grande des sympathies qu’elle éveille parmi les peuples libres et se battant pour leur liberté, saura se défendre fermement et se sacrifier jusqu’à la dernière goutte de sang. « Si seulement des hommes et des femmes de la trempe d’Ochsenbein gouvernaient aujourd’hui ! Ils n’auraient pas échangé des baisers !
Les élites politiques n’ont jamais digéré le vote sur l’EEE
Il y a 25 ans, en 1992, la liberté de notre pays était une fois de plus gravement mise à l’épreuve. Presque toute l’élite politique se pressait vers l’Espace économique européen (EEE). Un projet inacceptable pour l’UDC. Ce combat a aussi provoqué une scission avec les autres partis de droite qui, d’entente avec la gauche, se préparaient à abandonner la Suisse. Mais le 6 décembre 1992 les Suissesses et les Suisses ont refusé l’adhésion à l’EEE avec une participation de près de 80%!
Où en sommes-nous aujourd’hui ? Un constat clair et net s’impose: les élites politiques n’ont jamais accepté le vote du peuple de 1992. Il leur fallait contourner l’obstacle principal sur la voie de l’adhésion à l’UE, c’est-à-dire la volonté populaire. Ils sont même allés jusqu’à violer la Constitution fédérale et à faire l’exact contraire de ce que prescrit celle-ci. Depuis quelques années, les trois pouvoirs de l’Etat écartent le droit de vote des citoyennes et des citoyens en plaçant le droit international au-dessus du droit national créé par le peuple et les cantons.
L’escroquerie est la nouvelle règle
Manipuler une votation populaire avec des mensonges, des faux témoignages et des pronostics erronés est une chose, mais que faire si le peuple vote tout de même autrement que le veut la majorité des politiciens? On a tout simplement tenté de ne pas appliquer la Constitution fédérale, comme ce fut le cas avec l’initiative contre l’immigration de masse. L’escroquerie constitutionnelle est devenue une règle de travail.
C’est une affaire unique que de voir se liguer les trois pouvoirs de l’Etat – le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire – pour priver les citoyens de leurs droits démocratiques.
L’UDC est décidée à combattre ce coup d’Etat. Nous prendrons le juste chemin en commençant par le Parlement et, si nous y sommes mis en minorité, nous agirons avec le peuple et par le peuple! Dans tous les Etats du monde, la constitution nationale est prioritaire par rapport au droit national. Pourquoi la Suisse serait-elle seule à faire exception?