Pourquoi une initiative pour une immigration modérée ?
Une prérogative essentielle d’un État de droit démocratique est de pouvoir déterminer souverainement les conditions auxquelles des personnes extérieures peuvent entrer sur son territoire. Il en va de son développement harmonieux, de sa sécurité et finalement de sa survie politique, économique et culturelle.
Une frontière qui laisse passer n’importe qui sans conditions ne correspond plus à sa mission essentielle : la perméabilité associée à un filtrage, tout comme l’est la peau humaine pour nous, par exemple. La libre-circulation, en dehors du fait qu’elle fragilise les assurances sociales, engorge le pays, fait grimper le taux de chômage, ainsi que celui de la criminalité et des abus à l’aide sociale, souffre d’une tare essentielle : elle ne permet pas à la Suisse d’actionner souverainement un levier de régulation en fonction de ses intérêts propres et de sa situation sociale et économique intérieure. Le peuple, cons-cient de ce défaut et constatant l’afflux massif d’immigrants (550’000 citoyens de l’UE entre 2007 et 2016), mais aussi d’un grand nombre de personnes économiquement non productives (31% à travers le regroupement familial), a accepté en 2014 l’initiative UDC contre l’immigration de masse. Or, la majorité politique au parlement, ignorant la volonté populaire, a décidé d’une mesure qui, loin de limiter l’immigration, augmente encore la venue de main d’œuvre de l’UE. Tout ce que les Suisses y ont gagné, c’est un surplus de tracasseries bureaucratiques. Dès lors, il est essentiel de demander au peuple suisse à travers une initiative équilibrée, favorisant le dialogue, s’il veut pouvoir déterminer l’avenir du pays lui-même de manière circonstanciée ou s’il préfère se le faire dicter par des mécanismes aveugles, voire des automatismes.
Les bilatéraux I sont en faveur de l’UE
Nos adversaires avancent le fait que si la libre-circulation tombe, les autres accords bilatéraux I tombent aussi en raison de la clause-guillotine (étrange nom pour un accord entre partenaires amicaux !). Or, sur les six accords restants, cinq sont très nettement en faveur de l’UE et un seul (celui concernant les entraves au commerce) d’un égal avantage pour les deux parties. Il est donc difficile d’imaginer, dans le cas où l’UE continuerait à refuser de renégocier l’accord sur la libre-circulation, que l’unanimité des 27 décide l’abrogation d’accords qui lui sont très favorables. De plus, la plupart de ces accords sont couverts par les règles de l’OMC.
Immigration d’accord – mais sous conditions
L’UDC soutient les accords bilatéraux, mais pas à n’importe quel prix. Elle soutient la possibilité d’immigrer en Suisse, mais sous conditions. Or, tout citoyen faisant preuve de bon sens et de pragmatisme dans ce domaine se trouve vilipendé comme un hérétique remettant en cause un dogme intangible. La seule chose intangible sur cette terre est la mort. La vie, elle, appartient à celui qui prend en compte les faits réels et non pas une idéologie aveugle. Nous faire croire que la disparition des frontières serait un gain de liberté est un leurre. Mieux vaut être libre dans un petit appartement que prisonnier dans une cellule luxueuse d’une énorme prison. Celui qui, au bord du gouffre, ôte la barrière et vous invite à étendre les bras pour vous envoler comme un oiseau ne veut pas votre bien, mais vos biens. Le grand capital mondialisé s’attaque aux frontières et à la souveraineté des Etats-nation parce qu’il veut de la main d’œuvre bon-marché, corvéable à souhait et déplaçable, soumise aux seules lois du marché. La paupérisation des populations et les désordres qui suivent, il n’en a cure, tant qu’il peut augmenter honteusement ses bénéfices. Si vous voulez rester libres et souverains, signez et faites signer l’initiative UDC pour une immigration mesurée (initiative de limitation).