2x non aux deux initiatives agricoles extrêmes
J’éprouve au fond de la sympathie pour ces initiatives, car qui peut en effet être contre des aliments sains, produits en respectant l’environnement et les principes de l’équité? Qui peut bien être contre des conditions de travail équitables? Je crois que c’est là en effet le but que nous cherchons à atteindre en politique ainsi que dans la production alimentaire suisse. Des principes qui sont déjà ancrés aujourd’hui dans de nombreuses lois, articles de la Constitution et dispositions légales, qu’il s’agisse du domaine de l’écologie, de celui du bien-être des animaux, de la qualité de l’eau ou de la protection des eaux, sans oublier le droit du travail.
Le peuple veut une production alimentaire suisse, le citoyen soutient l’agriculture suisse. C’est la raison pour laquelle le contre-projet à l’initiative sur la sécurité alimentaire lancée par l’Union suisse des paysans a été accepté l’an passé par 78,7 % des voix, un record.
On a déjà voté à ce propos
Deux points de l’initiative pour des aliments équitables ont été repris dans le contre-projet à l’initiative sur la sécurité alimentaire de l’Union suisse des paysans, quoiqu’en des termes différents. D’une part, la Confédération crée à la lettre d «des conditions pour des relations commerciales transfrontalières qui contribuent au développement durable de l’agriculture et du secteur agroalimentaire.» Cette disposition se base sur l’initiative pour des aliments équitables. La lettre e du contre-projet à l’initiative sur la sécurité alimentaire stipule que la Confédération crée « des conditions pour une utilisation des denrées alimentaires qui préservent les ressources naturelles. » Cela fait également partie de l’initiative pour des aliments équitables. Ces contenus ont été acceptés et déjà approuvés par le peuple. En d’autres termes, la principale préoccupation de cette initiative est déjà ancrée dans la Constitution et ne doit donc pas l’être à nouveau.
Encore plus de bureaucratie et de contrôles
Selon les initiants, la Confédération peut favoriser à la frontière des produits issus du commerce équitable, et ce, via des contingents et des droits de douane. Mais qui fournit à la Confédération les informations concernant les produits qui correspondent aux exigences des standards suisses? Et pour les produits manufacturés, la chose devient encore plus compliquée. Nous devrions en effet mettre en place une véritable bureaucratie chargée d’un contrôle qui devrait se faire quasiment à l’échelle mondiale pour pouvoir garantir le tout. La Suisse deviendrait ainsi le gendarme mondial pour les questions de qualité des aliments. Il faudrait donc mettre en place un immense appareil de contrôle, avec toutes les conséquences financières que cela aurait pour les consommateurs.
Miser sur des produits suisses
Le consommateur peut parfaitement maîtriser lui-même la situation lorsqu’il s’agit de privilégier des produits équitables et d’acheter des produits respectueux de l’environnement. Misons tout simplement sur des produits suisses. C’est en achetant des produits alimentaires fabriqués en Suisse que nous respectons au mieux les principes écologiques. Et comme nous avons l’une des législations les plus sévères au monde, pour ne pas dire la plus sévère, concernant la protection des animaux, le consommateur peut soutenir activement le bien-être des animaux en misant sur des produits suisses. Nous n’avons pas besoin de dispositions supplémentaires dans la Constitution. Il convient donc, pour toutes ces raisons, rejeter ces deux initiatives.