Aucune lueur au bout du tunnel
Les différentes commissions parlementaires ont terminé leurs auditions sur l‘Accord-cadre avec l’Union européenne. Le Conseil fédéral a tenté de dégager une vue d’ensemble pour ce dossier qui est indubitablement de toute première importance. On le sait désormais: l’accord-cadre n’a pas encore vu le bout du tunnel.
Les responsables du DFAE, marqués à gauche, défendent dur comme fer leur accord-cadre raté. Ce qui n’est pas étonnant, puisqu’ils veulent rejoindre l’UE, même si cela doit se faire de manière insidieuse. Aucune réponse n’est apportée aux préoccupations concernant les institutions politiques. C’est bien là une raison suffisante pour continuer à combattre cet accord de toutes nos forces.
À la mi-janvier, la Commission de politique extérieure du Conseil national a tenu une audience publique. Le début d’une phase chaotique qui durera plusieurs mois. Les parlementaires se sont posé à juste titre la question: «Pourquoi le Conseil fédéral nous présente-t-il un projet de loi à propos duquel il n’a (soi-disant) aucune opinion?»
Mais les objections, les critiques, les contre-arguments, où étaient-ils? Pourquoi notre gouvernement a-t-il servi à nos thuriféraires de l’UE un accord sur un plateau d’argent? Certains partis avaient apparemment déjà préparé leurs prises de position avant même la première lecture du texte, bercés qu’ils étaient par le secrétaire d’État Roberto Balzaretti, lequel n’a pas manqué de vanter le contenu de l’accord et d’en faire l’éloge publiquement.
Les choses se sont accélérées depuis. Le PLR et les Verts libéraux se sont jetés dans les bras de l’UE. Le PBD a fait de même. Le PDC a fait son slalom, comme d’habitude. Avec leur vision étriquée, ces partis du centre semblent ignorer les réalités politiques. Une partie de la gauche s’est au moins plainte de la diminution de la protection des salaires, ce qui n’a pas manqué d’avoir un certain impact médiatique. Mais tout ça c’est du blabla. Pour les chefs de file socialistes, en effet, l’accord-cadre n’est de toute façon qu’une étape vers l’adhésion à l’UE.
L’observateur neutre ne peut que constater la chose suivante: seule l’UDC s’intéresse vraiment à ce qui est bien pour la Suisse. Seule l’UDC a vivement critiqué et combattu dès le début la trahison des principes démocratiques engagée par le Conseil fédéral.
Le Conseil fédéral continuera à préconiser la conclusion d’un accord-cadre
Malgré d’éventuels changements cosmétiques, les principales caractéristiques de l’accord-cadre restent inchangées. L’adoption dynamique du droit de l’UE signifie pour nous autres Suisses que nous nous préparions à encaisser. Nous serons marqués comme les oreilles des veaux le sont. Nous devrions savoir dans quel troupeau nous serions intégrés.
Une fois que la croix suisse sur fond rouge sera recouverte des tons bleus de l’UE et parsemée d’étoiles jaunes, notre propre ADN démocratique fera définitivement partie de l’histoire. Eh oui, je crains une Cour de justice européenne à la compétence quasi illimitée.
Même si nous recourrons aux lumières les plus efficaces, difficile d’entrevoir le bout du tunnel dans cette affaire. C’est la raison pour laquelle nous devons continuer à nous défendre avec force et conviction contre cet accord-cadre. Et louvoyer aussi longtemps que nous le pouvons. Si tel n’est pas le cas, nous risquons fort d’être surpris à la sortie, et de ne plus voir que des étoiles.