Ne cédons surtout pas au chantage !
La nouvelle directive européenne sur les armes, sur laquelle nous voterons le 19 mai est néfaste pour tout le monde, parce qu‘elle offre moins de sécurité à la population suisse. En effet, les nouvelles exigences en matière d‘enregistrement augmentent considérablement la bureaucratie. Ce qui signifie que les policiers passeront encore plus de temps à leur bureau au lieu de remplir les tâches essentielles qui sont les leurs sur le terrain.
On pourrait donc s’attendre, dans un tel contexte, à un «non» clair à la loi sur les armes soumise au peuple le 19 mai. Les pronostics ne semblent toutefois pas aller dans ce sens. Mais attention, ce n’est pas parce que la nouvelle loi sur les armes aurait des aspects positifs, mais bien parce que le peuple suisse a accepté l‘adaptation dynamique de la loi en 2005 en votant oui à l‘accord de Schengen. En d’autres termes, l‘ensemble du traité risque de devenir caduc si la Suisse rejette les différentes adaptations demandées par l‘UE. Le 19 mai, les électeurs risquent donc de voter en faveur de la nouvelle loi sur les armes, non par conviction, mais par crainte de perdre quelque chose. Je le dis parce que je doute que l‘UE accepte de son côté de courir un risque pour la sécurité en excluant la Suisse – qui se trouve au cœur de l‘Europe – de tous les systèmes de recherche et de toutes les bases de données policières.
Un tel vote motivé par la peur serait la règle si l’on devait accepter l‘accord-cadre avec l’UE. Nous devrions en effet accepter par la suite de reprendre automatiquement le droit communautaire dans pratiquement tous les domaines importants, à savoir: la libre circulation des personnes, les transports terrestres et aériens, l‘agriculture, les obstacles techniques au commerce et, à moyen terme, le libre-échange dans son ensemble, ce qui ne manquerait pas d’affecter toutes les relations économiques entre la Suisse et l‘UE.
Les partisans de l‘accord-cadre affirment que la population suisse pourrait également se prononcer sur l‘adoption dynamique du droit, par exemple sur le démantèlement de la protection douanière dans l‘agriculture ou sur le démantèlement de la protection salariale. Ce n’est pas exclu. Mais, comme c‘est le cas actuellement avec la législation sur les armes, de telles votations se dérouleraient toujours à l’avenir avec l’accord-cadre à l’arrière-plan et avec les risques que l’on pourrait encourir si l’on se prononce contre l’UE. Ce serait donc la peur et non plus la libre volonté des Suisses qui déterminerait le destin de notre pays. Et ce serait la fin de la démocratie directe.
Nous ne devons pas céder au chantage! C’est pourquoi je vous demande, le 19 mai, de refuser clairement la directive de l’UE sur les armes, une nouvelle loi qui nuit à tous.