La qualité grâce à la concurrence
Notre système de santé figure parmi les meilleurs qui soient mais aussi parmi les plus chers du monde. L’étatisation croissante de la santé publique fait que les revendications augmentent sans cesse, tout comme les primes. Il convient donc, si nous voulons contrer cette évolution, de supprimer les incitations contre-productives dans le système actuel.
Primes de caisse-maladie
La population est inquiète devant la hausse constante des primes de caisse-maladie. Actuellement environ 1/3 de la population, soit en particulier des familles, dépend des contributions à la réduction des primes et les primes absorbent jusqu’à 20% du revenu du ménage. Dans le canton d’Uri, la prime moyenne d’un adulte pour l’assurance-maladie obligatoire se monte en 2019 à 288 francs par mois contre 482 francs dans le canton de Bâle-Ville. Les primes reflètent la quantité de prestations d’assurance perçues. Or, il n’est pas acceptable que les habitants des villes revendiquent plus de prestations d’assurance que les assurés des campagnes qui provoquent moins de frais de santé. Toutes les parties prenantes – Confédération, cantons, hôpitaux, assureurs en assurance-maladie, industrie pharmaceutique et médecins – sont donc invitées à participer aux efforts de réduction des coûts de la santé.
Qualité élevée grâce à la concurrence
Notre système de santé fait partie des meilleurs, mais aussi des plus chers du monde. Il faut donner davantage de place à la responsabilité individuelle des citoyennes et des citoyens. La couverture de chaque risque de maladie et de chaque besoin individuel conduit vers une «mentalité casco complète» où la responsabilité individuelle est totalement absente. L’excellente desserte médicale dont bénéficie la Suisse a son prix : les dépenses pour la santé se montent en Suisse à plus de 12% du PIB et ont atteint environ 87 milliards de francs en 2018 contre 71,2 milliards de francs en 2014 et 51,7 milliards en 2004. L’augmentation moyenne de l’espérance de vie et, partant, la progression des affections chroniques et des maladies exigeant des soins intensifs ne sont pas les seules raisons de cette hausse des coûts.
Renforcer la responsabilité individuelle
La concurrence et la liberté contractuelle doivent être des principes de base également dans le secteur de la santé. Il s’agit donc de leur donner la place qu’elles méritent. La responsabilité individuelle des assurés, donc leur participation aux coûts, doit être renforcée. L’introduction d’une taxe d’admission aux services d’urgence des hôpitaux déchargerait ces derniers des cas bénins. L’UDC demande aussi que le catalogue des soins de base couverts par l’assurance obligatoire soit limité aux besoins médicaux essentiels et qu’il puisse être complété par des prestations librement choisies, mais financées par des assurances complémentaires. Les requérants d’asile, les personnes admises provisoirement et les sans-papiers doivent être traités en dehors du système LAMal et directement aux frais de la Confédération ou des cantons.
Catalogue de prestations excessivement long
Le système de l’assurance-maladie ne se base plus aujourd’hui sur un contrat individuel entre le patient et son assurance, mais sur un catalogue de prestations fixé par les autorités. L’Etat s’arroge le droit de décider à la place du médecin et du patient quel traitement est «efficace», «adéquat» et «économique». Qui plus est, ce catalogue de prestations est constamment allongé par de nouvelles offres agréables qui tiennent davantage du confort que de la nécessité médicale.
Onéreuse manie de la prévention
La constante étatisation du système de santé et la bureaucratie qui en résulte entraînent des frais de plus en plus lourds. Cette croissance des dépenses est justifiée par les régulations toujours plus nombreuses dont il s’agit de contrôler l’application, des régulations, notons-le bien, que l’Office fédéral de la santé publique a lui-même introduites. La manie de la prévention n’a plus de limite : les mises en garde contre le tabac et l’alcool sont suivies d’avertissements contre les lasers, la lumière et le son, puis viendront le sucre, la graisse ou la viande.
Clarifier les rôles et réduire les conflits d’intérêts au niveau cantonal
Les cantons participent malheureusement eux aussi à l’accélération de la spirale des coûts dans le domaine de la santé. Preuves en sont notamment les quelque 70 projets hospitaliers qui représentent un coût total de 15 milliards de francs. En outre, les cantons rechignent toujours à participer à des projets de desserte médicale intercantonaux et régionaux. Leur rôle doit donc être redéfini et limité à quelques tâches essentielles au niveau de la surveillance et des contrôles. Leur rôle multiple d’exploitants d’hôpitaux, de financiers, d’arbitres dans les questions tarifaires, de responsables des listes d’hôpitaux, etc. doit être désenchevêtré.
Conclusion : les hôpitaux doivent bénéficier d’une plus grande autonomie et les questions tarifaires doivent être négociées par les partenaires tarifaires, voire éventuellement tranchées par une instance judiciaire indépendante.