NON à la tactique du salami adoptée par l’UE
La directive citoyenne de l‘UE ouvrirait la porte de notre système de sécurité sociale aux citoyens de l‘UE. Cette directive ne fait pas partie de l‘accord-cadre avec l‘UE. Le durcissement actuel de la législation en matière d‘armements montre à quel point l‘UE progresse.
Nous sommes en train de voir comment fonctionne la tactique du salami qu’a adoptée l’UE à l’égard de la Suisse. Je veux parler ici de l’accord-cadre institutionnel et de la directive désastreuse de l’UE relative au droit des citoyens et des membres de leurs familles. Une directive qui n’a sciemment pas été incluse par Bruxelles dans l’accord-cadre, pour la bonne raison que les notables de l’UE savent très bien qu’un référendum déboucherait certainement sur un «non» sec et sonnant. Cela étant, l’UE ne voulait pas y renoncer explicitement, considérant pouvoir imposer au peuple suisse la directive en question une fois l’accord-cadre signé. L’intention de Bruxelles est claire: cette directive, qui vise à garantir aux citoyennes et aux citoyens de l’UE un accès facilité au lucratif système de sécurité sociale suisse, sera tout simplement exigée à la prochaine étape. Et nos propres chantres de l’UE entonneront à nouveau ce fameux couplet: «Nous ne devons par dire NON, au risque de mettre en danger la voie bilatérale…»
Nous avons vécu le même cinéma avant le vote de 2005 sur l’accord Schengen/Dublin. Un référendum avait en effet été lancé contre ce dernier, notamment par l’UDC et l’ASIN, mais aussi par le «Comité pour un droit des armes libéral». Ce dernier critiquait déjà à l’époque le fait que les Suisses conscients de leur responsabilité renoncent à leur droit séculaire de posséder des armes. Le Conseil fédéral a assuré qu’il ne s’agissait là que d’introduire des règles minimales contre l’utilisation abusive des armes. Pour le reste, la loi suisse sur les armes serait largement conforme aux dispositions de l’accord. Après la campagne intense qui a précédé la votation, dont le taux de participation était particulièrement élevé (près de 57 pour cent), le souverain a dit un petit «oui» avec 54,6 pour cent. Après la défaite de 2005, les tireurs et les chasseurs ont toujours cru que la loi sur les armes resterait en l’état et qu’elle ne ferait pas de sitôt l’objet de restrictions supplémentaires.
Ce serait la fin du tir comme sport populaire
Tel ne sera toutefois pas le cas. En 2013 déjà, l’UE a lancé une nouvelle révision de la loi sur les armes et décidé d’interdire les armes à feu semi-automatiques détenues par des particuliers. Cette nouvelle directive de l’UE a modifié ipso facto l’accord de Schengen, et comme la Suisse est tenue «d’appliquer dynamiquement» cet accord, elle ne peut éviter de durcir davantage encore sa propre législation sur les armes. C’est la tactique du salami dans toute sa splendeur. Cette fois, la Communauté d’intérêts du tir suisse (CIT) ne l’a pas entendu de cette oreille. Craignant que l’adoption de la directive UE n’entraîne la fin du tir en tant sport populaire traditionnel, elle a lancé un référendum. Car en effet, les fusils et les pistolets sont des armes semi-automatiques dont la possession fera à l’avenir l’objet d’une gestion bureaucratique et qui sera soumise à l’obtention d’une autorisation exceptionnelle.
Les partisans de cette tactique du salami adoptée par l’UE prétendent maintenant qu’un refus de la mise en œuvre de la nouvelle directive européenne sur les armes aurait pour conséquence l’exclusion automatique de la Suisse de l’accord Schengen/Dublin. En tant que politicien spécialiste des affaires étrangères, je puis affirmer à ce propos que c’est du n’importe quoi!