«Pour atteindre notre objectif, il faut l’engagement de tous les membres du parti.»
Au début officiel des élections à Aarwangen, le chef de campagne Adrian Amstutz a présenté les objectifs de l‘UDC pour les élections nationales du 20 octobre : l‘UDC veut rester le parti le plus fort et défendre au moins ses 65 sièges actuels au Conseil national et progresser de un à six sièges au Conseil des Etats.
Adrian Amstutz, lors des dernières élections nationales en 2015, l’UDC a obtenu 29,4 pour cent des votes. Quels sont les objectifs pour les élections 2019?
Nous voulons remporter ces élections pour la Suisse et redevenir de loin le parti le plus fort.
Comment voulez-vous atteindre cet objectif?
En montrant aux électrices et aux électeurs que le succès de la Suisse pour les emplois, les agriculteurs et les artisans, pour les jeunes et les seniors ne peut être assuré qu’en augmentant la part des électeurs de l’UDC. Le renforcement de la prospérité, de l’indépendance, de la liberté et de la sécurité ne tolère pas les demi-mesures. Il s’agit de notre pays ! Et pour atteindre cet objectif électoral, nous avons besoin de l’engagement résolu de chaque membre du parti et de nos sympathisants. Analyser – Organiser – Informer – Motiver – Discuter – Téléphoner – Poser des affiches… Chacune et chacun doit, dans l’environnement qui est le sien, motiver les électrices et les électeurs à choisir l’UDC pour la Suisse. Il y a donc du pain sur la planche pour toutes et tous. Alors, au travail!
L’UDC cherche-t-elle, dans les cantons, à faire des apparentements avec d’autres partis bourgeois?
Oui, il y a surtout l’UDF, mais aussi le PLR. Malgré toutes les différences, il s’agit d’un acte de raison que de ne pas donner sa voix à la légère aux partis de gauche.
Selon le baromètre électoral qui a été publié récemment, c’est le thème de l’Europe qui semble actuellement le plus important pour les électrices et les électeurs suisses.
L’UDC est le seul parti qui combat de manière fiable l’intégration de la Suisse dans l’UE via l’accord-cadre. Le PS fait chanter le centre avec des salaires minimaux, des conventions collectives de travail, la protection contre les licenciements, etc., et signe ensuite l’accord-cadre comme le fait le PLR dirigé par Economiesuisse. Pour l’UDC la chose est claire: il faut résister et non pas se soumettre!
Le changement climatique est la deuxième grande préoccupation des gens – qu’en pensez-vous?
Le thème du changement climatique est devenu aujourd’hui particulièrement chaud dans les médias et la politique. Comme l’était la mort des forêts dans les années 1980. Oui, l’UDC reconnaît elle aussi l’importance du changement climatique, elle aussi veut de l’air pur et de l’eau propre. Mais l’UDC lutte également contre le trafic d’indulgences pratiqué par la gauche, qui vise à soutirer encore plus d’argent des poches des employés, des agriculteurs et des artisans suisses. Or, des taxes étatiques plus élevées ne peuvent qu’appauvrir la classe moyenne sans pour autant arrêter le changement climatique.
Votre objectif pour ces élections est-il réaliste? On voit que l’UDC a perdu des sièges dernièrement dans certains cantons et que l’initiative sur l’autodétermination a été rejetée dans les urnes.
Oui, parce que l’électorat, comme les partis du centre, regarde vers la droite avant les élections, puis se tourne à nouveau vers la gauche. Il voit les politiques qui vont à contresens: si l’on en croit son programme, le PS veut rejoindre l’UE, alors que maintenant il s’oppose à l’accord-cadre en faisant mine de tracer des lignes rouges, bien que ces dernières s’évanouiront une fois l’adhésion devenue réalité. La direction du PLR avance un «oui, mais» face à l’accord en question et le groupe parlementaire veut le signer. Quant au parti spécialiste du slalom, le PDC,
il adopte une nouvelle position chaque semaine.
Après diverses défaites électorales, Albert Rösti a exigé publiquement plus de travail de fond et moins d’autosatisfaction ou de carriérisme. Cet appel a-t-il été bien reçu par la base?
Oui. Mais il faut maintenant intensifier la mobilisation et ne rien lâcher jusqu’au jour des élections. Il ne suffit pas de savoir ce qu’il faut faire, il ne suffit pas non plus de vouloir ce que l’on devrait faire. Nous tous, membres de la famille UDC, devons nous y mettre et montrer qu’il vaut la peine de défendre la Suisse telle que nous la connaissons!
Un autre chantier, la Suisse romande – Certains critiques ont dit que l’UDC a dû y adopter une attitude plus conciliante.
La ligne dure de l’UDC zurichoise serait mal accueillie par les Romands.
Cela fait des années que nous suivons la ligne cohérente définie par l’UDC suisse. L’actuel président du parti est un Bernois. Il y a même eu un certain temps un Bernois comme président du groupe parlementaire. Nous avons un conseiller fédéral de Suisse alémanique et un autre de Suisse romande. Les partis cantonaux sont des partenaires disposant des mêmes droits au sein du parti national. Je suis convaincu que nous progresserons également en Suisse romande grâce à notre ligne qui est on ne peut plus claire. Nombreux sont ceux, en Suisse romande également, qui comptent sur une UDC fiable, qui ne veut pas adhérer à l’UE, même pas en prenant le raccourci d’un accord-cadre. En Suisse romande également, les gens veulent la sécurité et la liberté, expulser les étrangers criminels, mettre fin aux abus en matière de droit d’asile et réduire les impôts, les taxes et les redevances.
Depuis la non mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration de masse par le Parlement fédéral, le désarroi face à la politique a à nouveau augmenté chez nombre d’électrices et d’électeurs. Comment motivez-vous les gens à se rendre malgré tout aux urnes le 20 octobre?
En informant, en motivant et en continuant à nous battre. Nous montrons qu’en Suisse, c’est le peuple qui commande et non pas le Conseil fédéral ou le Parlement. Ce n’est qu’en Suisse que les employés, les agriculteurs et les artisans ont exactement les mêmes droits de vote et d’éligibilité que le président de Novartis … si celui-ci était encore suisse. Il faut dire à toutes celles et ceux qui se sont résignés qu’ils peuvent très bien envoyer un signal fort à l’occasion des élections d’octobre.
Dans plusieurs cantons, certaines locomotives politiques ne sont plus en lice. Comment l’UDC peut-elle pallier cet inconvénient?
L’UDC a d’excellents candidats et candidates. Des conseillers nationaux et des conseillers d’Etat expérimentés, ainsi que de nouveaux candidats qui ont fait leurs preuves. Les locomotives politiques ne sont pas sorties de nulle part, elles doivent travailler dur pour parvenir à ce statut. De plus, elles vont et viennent. Si l’une d’entre elles s’en va, l’un des candidats potentiels va saisir sa chance et tenter de reprendre le flambeau.
Vous êtes vous-même l’une de ces locomotives, qui ne se représentent plus. Pourquoi donc?
J’aurais 66 ans cette année. Après 6 années en tant que président d’un conseil communal, 6 autres années comme membre du Grand conseil et 16 ans au Parlement fédéral, il est temps pour moi de laisser la place à de nouvelles forces. Une chance pour poursuivre cet important travail dans l’intérêt de notre pays, de nos enfants et petits-enfants. Pour que la Suisse reste la Suisse!