Prévoyance vieillesse renvoyée aux calendes grecques
La prévoyance vieillesse reste un sujet brûlant. Ce n’est qu’avec une UDC qui ressort renforcée des élections 2019 que nos rentes seront assurées. Le Conseil fédéral et le Parlement n’ont pas été en mesure de le faire jusqu’ici, parce qu’ils estimaient que le souverain n’était pas assez mûr pour accepter une solution raisonnable aux problèmes.
Pour l’UDC, l’objectif est et reste l’assurance du financement à long terme de l’AVS, et ce, pour tous les citoyens et toutes les générations. Il serait judicieux dans un premier temps de fixer le même âge de la retraite pour les hommes et les femmes. Il s’agirait ensuite de faire en sorte que l’argent de l’AVS ne s’immisce pas dans le budget de l’Etat. Il faudrait enfin que les aides extérieures inutiles soient réinvesties. Au lieu de gaspiller des milliards en faveur des pays de l’Est, on ferait mieux d’investir cet argent dans la prévoyance vieillesse.
Mais le Conseil fédéral temporise. Notre ministre de l’intérieur, Alain Berset, a annoncé que son objectif était toujours de stabiliser conjointement les premier et deuxième piliers. Encore faudra-t-il tenir compte de la décision du peuple. Il se dit également «très motivé» pour s’attaquer aux problèmes rapidement et avec détermination.
Berset ne veut pas résoudre le problème de génération
Balivernes ! Le résultat à ce jour est nul. La table ronde n’aura eu pour seul effet que de cimenter les anciennes positions. L’essentiel du nouveau projet de loi concocté par le Conseil fédéral reste un financement additionnel massif par la taxe sur la valeur ajoutée. On parle désormais d’augmenter la TVA de 1,5 point de pourcentage à partir de 2021. Quant au problème des générations, Berset n’entend pas le résoudre.
La consultation est désormais derrière nous. Le Conseil fédéral a pris connaissance des résultats. Son commentaire en dit long: «La nécessité et l’urgence d’une réforme du premier pilier ne sont pas contestées, les avis divergent toutefois quant aux mesures qu’il conviendrait de prendre. Le Département fédéral de l’intérieur soumettra au Conseil fédéral un projet de message sur l’AVS 21 d’ici la fin août 2019 au plus tard.»
Il manque 53 milliards de francs à l’AVS
On prend donc son temps. Il semble qu’il n’y ait aucune raison de se presser, quand bien même la situation de l’AVS ne cesse d’empirer. Afin de maintenir le fonds de compensation pour qu’il puisse couvrir les dépenses d’une année jusqu’en 2030, comme le prescrit la loi, il manque près de 53 milliards de francs à l’AVS.
Mais il y a une autre raison à ces atermoiements. Le Conseil fédéral entend, lors de la votation de mai prochain, obtenir l’approbation du peuple concernant la réforme de l’impôt sur les sociétés avec un marchandage PF17/AVS. Voilà qui renvoie à plus tard la résolution des problèmes de l’AVS, tandis que les corrections urgentes que nécessite le 2e pilier restent elles aussi impossibles.
Il est possible que le Conseil fédéral espère qu’après les élections de cet automne il pourra continuer à ne pas résoudre les problèmes, à procrastiner et à laisser tout cela à nos enfants et petits-enfants. Alors que l’actuel Conseil fédéral profitera lui-même à ce moment-là de sa retraite…