L’immigration menace la sécurité alimentaire et la biodiversité
Les Verts pointent constamment du doigt nos agriculteurs lorsqu‘il s‘agit de l’appauvrissement de la biodiversité en Suisse. En vérité, l‘agriculture est à la limite de ses possibilités pour la simple raison qu’il faut approvisionner de plus en plus de personnes alors que l’on dispose de moins en moins de terres. Et ce ne sont certainement pas les agriculteurs qui sont responsables de cette situation, mais l‘immigration excessive.
Au cours des dix dernières années, l‘immigration nette enregistrée dans notre pays a été d‘environ 52’000 personnes par an. Tous ces gens ont évidemment besoin de logements, d‘infrastructures de transport, d‘écoles, d‘hôpitaux, de voitures, de nourriture, d‘espace pour les loisirs et bien plus encore. Notre paysage et donc notre agriculture également ne peuvent qu’en subir les conséquences. En Suisse, chaque seconde 1,1 m2 de terrain est construit. Cela représente chaque année quelque 3500 hectares de terres qui disparaissent, des terres qui sont utilisées pour la production alimentaire et où la biodiversité s‘épanouit. Faisons la comparaison suivante, qui éclaire fort bien la situation: avec sa population de 80’000 habitants et une superficie d‘environ 3000 hectares, la ville de Lucerne équivaut à peu près au solde migratoire annuel en termes d‘espace.
Moins de terres cultivées
L‘expérience des dernières décennies montre que l’on construit surtout autour des villes. Les agglomérations s‘agrandissent et comptent toujours plus de bâtiments résidentiels et des zones de circulation supplémentaires. Le canton de Zurich nous en donne un exemple frappant avec des lignes ferroviaires tels que le Limmattalbahn en cours de construction, qui va jusqu‘au canton d‘Argovie, ou encore le Glattalbahn, qui relie la région de l’aéroport depuis une dizaine d‘années. A cela s’ajoutent toutes les routes en cours de construction ou d’extension. La vallée de la Limmat, le Furttal et le Glattal se sont développés parallèlement au cours des 30 dernières années pour former une véritable métropole. Presque toutes les activités de construction autour de Zurich ont eu pour cadre les terres cultivées les plus précieuses, les surfaces d’assolement.
Obligation constitutionnelle
La préservation des terres cultivées n‘est pas seulement un souhait de nos agriculteurs qui est de toute première importance pour leur survie, mais également un mandat constitutionnel clair. L‘article 104a de la Constitution, l‘article sur la sécurité alimentaire que les électeurs ont approuvé avec 78,7% il y a un peu plus de deux ans, stipule en effet:
«En vue d‘assurer l‘approvisionnement de la population en denrées alimentaires, la Confédération crée les conditions pour: a. la préservation des bases de la production agricole, notamment des terres agricoles; […]»
Autrement dit, la décision des votants d‘être pour ou contre l‘initiative de limitation soulève inévitablement la question de savoir s‘ils veulent réduire davantage le degré d’auto-approvisionnement net. Ce serait dramatique, car ce degré est déjà inférieur à 50%.
Le cercle vicieux
Nous devrions en conséquence augmenter massivement la part de denrées alimentaires importées de zones de production situées à plus ou moins grande distance et qui ne font l’objet d’aucun contrôle, ce qui est tout sauf neutre sur le plan climatique. Les paysans suisses ont dû, ces dernières décennies, nourrir de plus en plus de personnes avec de moins en moins de terres, tout en augmenter également fortement les surfaces consacrées à la biodiversité, lesquelles sont prises sur leurs terres cultivées.
Dans de larges cercles de la population, en particulier dans le camp gauche-vert, il n’y a pas un jour où l’on ne déplore pas la perte de la biodiversité dans notre pays. Avec le développement des lotissements et l‘utilisation accrue du paysage cultivé pour en faire des parcs de loisirs destinés aux activités de plein air, la biodiversité s‘appauvrit de plus en plus. Les organisations de protection de la nature et les partis verts montrent pourtant constamment du doigt l‘agriculture et tentent de rendre les paysans responsables de presque tous les problèmes environnementaux. Et ce sont précisément ces mêmes milieux qui ignorent le fait que l‘immigration est le principal moteur de l’appauvrissement de la biodiversité et de la hausse des importations de denrées alimentaires.