Les contingents ont bien fonctionné jusqu’en 2007
Le conseiller national et chef d’entreprise Thomas Matter met fin à la légende selon laquelle les entreprises suisses ne pourraient plus accéder au marché UE et recruter du personnel à l’étranger en cas de succès de l’initiative de limitation.
L’économie suisse peut-elle continuer de recruter à l’étranger les professionnels dont elle a besoin en cas d’acceptation de l’initiative de limitation?
Bien sûr. L’économie suisse a admis spontanément en 1970 l’introduction de plafonds et de contingents d’immigration. A cette époque, le peuple suisse a failli accepter l’excessive initiative Schwarzenbach en raison d’une immigration de masse. L’économie suisse a parfaitement fonctionné jusqu’en 2007 avec ces plafonds et contingents. Ce système s’applique d’ailleurs toujours aux Etats tiers. Les entreprises suisses pourront continuer de recruter la main-d’œuvre étrangère dont elles ont besoin. Mais dans la crise économique actuelle, les entreprises doivent d’abord engager des chômeurs suisses et non pas des ressortissants UE.
Le recrutement de main-d’œuvre étrangère sera-t-il plus compliqué et plus bureaucratique en cas d’acceptation de l’initiative de limitation?
C’est un mauvais prétexte des managers qui veulent continuer de choisir parmi 500 millions de ressortissants UE pour faire pression sur les salaires. La Suisse a une expérience de plusieurs décennies dans la gestion non bureaucratique de l’immigration moyennant des plafonds et des contingents. Et les coûts de ce système sont infiniment plus faibles que ceux engendrés par l’explosion des charges sociales, les bouchons, la surcharge des infrastructures, conséquences d’une immigration démesurée.
Les entreprises suisses perdent-elles le droit d’accéder au marché UE en cas de oui à l’initiative?
L’accord de libre-échange de 1972 garantit aux entreprises suisses l’accès au marché UE et l’OMC protège la Suisse contre d’éventuelles mesures discriminatoires de l’UE. Pour accéder librement à un marché étranger, il n’est nécessaire ni de reprendre du droit étranger, ni d’accorder la libre circulation des personnes, comme en témoigne l’accord de libre-échange conclu avec la Chine.