La mère de toutes les batailles
L’accord institutionnel ne peut être rattrapé ni amélioré. Il faut le rejeter pure-ment et simplement.
L’accord institutionnel avec l’UE, tel qu’il nous est présenté, est véritablement la question la plus importante du moment, plus importante encore que celle du coronavirus. Car si la Suisse était soumise aujourd’hui à cet accord-cadre, notre conseiller fédéral Ueli Maurer n’aurait pas été en mesure de fournir une aide rapide, efficace et sur mesure à notre économie pour faire face à la crise du coronavirus, une réaction que même le «Financial Times» a tenu à relever.
C’est uniquement à l’UDC et à ses représentant-e-s que revient le mérite d’avoir débattu sans attendre de cet accord-cadre et de l’avoir considéré de manière critique. Il faut savoir qu’un tel accord pointait depuis un moment déjà à l’horizon et se négociait dans le dos des gens alors que les autres politiciens et les médias avaient la tête ailleurs.
Insoutenable et inacceptable en principe
Le texte de l’accord existe depuis un certain temps et il ne saurait être enjolivé en lui donnant quelques coups de pinceau cosmétiques. Ce traité est en effet indéfendable et inacceptable dans son principe même. Car, puisque nous devrions adopter les règles du jeu de l’UE, nous devrions automatiquement adopter le droit communautaire. L’UE jouerait le rôle du législateur dans notre propre pays. Et l’accord-cadre ferait de nombreux traités antérieurs une super-guillotine. Les citoyens ne pourraient voter qu’en ayant à l’esprit les menaces que ferait peser sur eux ce couperet géant. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a parlé d’un «traité d’amitié»! Ceux qui ont de tels amis n’ont plus besoin d’ennemis.
Or, il s’agit purement et simplement d’une attaque frontale contre notre souveraineté, notre autodétermination et notre démocratie, en d’autres termes contre tout ce qui a fait le succès et la prospérité de la Suisse. Chaque génération a le devoir de défendre encore et toujours sa liberté. La tâche de l’UDC est justement de montrer à la population que la souveraineté risque fort de souffrir suite à cette reprise automatique du droit européen, à la reconnaissance de juges étrangers et à l’introduction d’une super-guillotine. L’accord-cadre de l’UE ne vise pas à «sauver la voie bilatérale», mais à mettre fin à cette même voie bilatérale qui met des égaux sur un pied d’égalité, et à faire en sorte que l’UE règne et que la Suisse obéisse. Notre pays deviendrait une colonie légale, un territoire sujet de Bruxelles.
Nous ne sommes pas seuls
Mais il y a une bonne nouvelle ! Nous ne serons pas seuls dans notre combat contre cet accord-cadre. Les syndicats, les cantons, les anciens conseillers fédéraux Johann Schneider-Ammann (PLR) et Micheline Calmy-Rey (PS) ou encore le président du PDC Gerhard Pfister n’ont pas ménagé leurs critiques. Et les grands entrepreneurs actifs à l’échelle mondiale combattront également cet accord pour des raisons de perte de souveraineté.
La chose la plus importante sera toutefois le référendum populaire. Empêcher la signature de l’accord-cadre via ce référendum sera pour nous «la mère de toutes les batailles». Il s’agira alors, comme l’écrivait Gottfried Keller, de «secouer le tas d’indifférents et de sans voix ». Et, pour poursuivre avec les mots de notre poète: «On verra alors si la couleur et le tissu de notre drapeau sont de bonne qualité.»