Les médias sous la coupe des politiciens ?
Selon la décision du Conseil fédéral et du Parlement, 178 millions de francs suisses issus des impôts seront versés chaque année à la presse. Ce montant s’ajoute aux redevances actuelles et s’élèvent au total à plus d’un milliard de francs d’argent public pour subventionner les médias.
Avec un « paquet de mesures », les médias seront donc directement « soutenus », à moins que le souverain ne s’y oppose dans les urnes grâce au référendum actuellement en cours de récolte. Ce soutien politique repose sur une erreur de jugement quant au rôle des médias et quant à la nature de l’économie de marché.
En effet, il n’est pas admissible que les médias soient une branche économique privilégiée qui peut bénéficier de subventions lorsque les consommateurs disparaissent. De plus, il ne faut pas que la presse soit mise en laisse par les politiciens mais qu’elle reste indépendante afin de pouvoir exercer sa critique de l’exercice du pouvoir ! La presse trahirait-elle sa fonction démocratique sacrée contre quelque argent avec la promesse d’une rente de situation ? Sous les belles formules telles que « amélioration des conditions cadres », « renforcement de la diversité de l’offre dans les régions » et « maintien de l’indépendance » on tente d’acheter les médias !
La gauche est à la manœuvre pour contrôler les médias
Sous la direction de la ministre des médias Simonetta Sommaruga (PS), un projet a été élaboré sous la forme d’une loi sur la promotion des médias qui profite principalement aux offres en ligne qui tendent à être de gauche. C’est bien connu, le bonheur des uns fait le malheur des autres. Ainsi, la promotion des gros éditeurs tels que Tamedia ou Ringier qui inondent le marché romand signifiera la discrimination de tous les autres.
Enrichir les magnats des médias ?
De fait, ce sont principalement les éditeurs à fort tirage qui bénéficieront des subventions prévues pour les médias. Au cours des dernières décennies, les magnats des médias ont impitoyablement racheté les petits journaux régionaux, toujours en se référant à l’économie de marché. La honte n’étouffe donc pas ces grands groupes de presse qui espèrent désormais une subvention étatique.
Pour nous, en tant que contribuables et consommateurs d’informations, il est interpellant que tant d’argent public disparaisse à l’avenir dans les poches de ces grands éditeurs. Il va sans dire que personne ne rechigne à s’emparer de l’argent public quand il s’offre à lui, c’est d’autant plus vrai que la plupart des journalistes sont déjà à gauche. Et la plupart des éditeurs, compte tenu de l’ouverture des caisses de l’État, sont plus que disposés à le devenir.