Journal du parti Franc-parler avril 2022

Quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre

Ce proverbe africain résume fort bien la guerre en Ukraine. Les échanges de tir frappent durement la population civile qui se retrouve en plein champ de bataille, tout particulièrement en milieu urbain. Peut-être certains non combattants ont-ils été ciblés délibérément, ajoutant à l’horreur.

Face à cette situation, la fuite, lorsqu’elle est possible, constitue la seule porte de salut. Nous avons une responsabilité vis-à-vis des déplacés, celle de les accueillir. Le Conseil fédéral a ainsi octroyé le statut de protection S qui permet de recevoir ces personnes chassées de chez elles de manière rapide sans avoir à passer par la procédure d’asile standard. A l’heure actuelle, environ 30’000 personnes sont au bénéfice de ce statut, hébergées grâce à une remarquable mobilisation des pouvoirs publics et des particuliers. Cela dit, il convient de garder à l’esprit que cet accueil présente un caractère temporaire puisqu’il prend fin lorsque la menace pesant sur les bénéficiaires disparait. Cela signifie que lorsque la situation sera revenue à la normale, les réfugiés S seront invités à rentrer chez eux.

L’aide de la Suisse est légitime
Autre point sur lequel il y a lieu de veiller, ce sont bien les ressortissants ukrainiens qui doivent bénéficier du statut S, non pas les étrangers résidant en Ukraine. Ces personnes sont à même de regagner leur propre pays, ce qui entraine un traitement différencié des demandes d’accueil. Il ne s’agit nullement de ségrégation mais simplement du plus élémentaire bon sens. 

Le groupe UDC aux Chambres fédérales a pris position en faveur d’un accueil rapide et efficace, soutenant l’octroi du statut S. La légitime vague de sympathie dont bénéficient les nouveaux arrivés ne doit toutefois pas nous conduire à réitérer les erreurs commises dans les années 90 lorsque la guerre secouait les Balkans. Le manque de rigueur dont les autorités ont fait preuve à l’époque a conduit à ce que la procédure d’asile en Suisse se transforme en libre-circulation avant l’heure.

La confiance c’est bien, le contrôle c’est mieux
En effet, à part les personnes ayant spontanément regagné leur pays, l’essentiel des requérants a fini par obtenir un permis de séjour chez nous, même en cas d’infractions pénales graves. Cela ne doit pas se reproduire. Ainsi, l’UDC exige que le statut S soit retiré à tous les bénéficiaires se rendant coupables de crimes et délits. Notre parti réclame un examen régulier, tous les trois mois, de la situation sur place afin de lever le statut S dès que les conditions ne le justifient plus.

Cette mesure doit être accompagnée d’une aide aux populations sur place et d’une préparation au retour. Nous demandons également que les personnes déplacées, essentiellement femmes et enfants puisque les hommes ne sont pas autorisés à quitter l’Ukraine, ne soient pas mélangées avec les demandeurs d’asile classiques, notamment les hommes musulmans. 

En résumé, l’UDC plaide en faveur d’un accueil rapide et d’une prise en charge efficace des personnes déplacées tout en assurant la rigueur nécessaire afin que notre devoir d’assistance ne se transforme pas en nouvelle vague migratoire avec à terme le regroupement familial. 

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par l’auteur
UDC conseillère nationale (GE)
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