Journal du parti Franc-parler juin 2022

AVS 21 : assurer les rentes des générations futures

L’AVS fait face à un défi de financement. Cette assurance sociale fondamentale a été instaurée en 1948 mais cela ne veut pas dire que sa pérennité est garantie. Il faut redonner à l’AVS une stabilité financière suffisante pour lui permettre de verser les rentes qu’on ne saurait décemment baisser.

Aujourd’hui, la Suisse fait face à un défi majeur, celui d’assurer la pérennité de l’AVS. La pyramide des âges s’étant inversée au fil du temps, cette assurance peine à assurer son financement. Lors du versement des premières rentes en 1948, l’espérance de vie à la naissance était en moyenne de 67.3 ans. En 2020, elle a atteint 81 ans chez les hommes et 85.1 ans chez les femmes en Suisse. Nous ne pouvons que nous en réjouir.

La population vieillit et la génération baby-boom atteint l’âge de la retraite. C’est pourquoi le financement du premier et du second pilier n’est plus garanti. Le nombre de rentiers sera doublé en Suisse dans les trente prochaines années : il passera de 1,5 à 2,6 millions. En 1970, cinq actifs cotisaient encore pour un rentier, ils ne sont plus que trois actuellement.

Sans réforme, les retraites sont menacées
Les personnes qui ont cotisé toute leur vie ont droit à voir leur retraite assurée, ce qui sans réforme de l’AVS n’est pas possible. Sans réforme, l’AVS affichera d’ici 2030 un déficit de financement pouvant atteindre 26 milliards de francs. Par ailleurs, depuis l’introduction de la prévoyance professionnelle obligatoire en 1985, le rendement annuel moyen réel des avoirs de caisse de pension s’élevait à 3,6%. Un rendement qui n’est que de 2,8% en moyenne depuis 2008. Pour un trentenaire cela fait 13% de moins de capital de prévoyance à la retraite.

En tant que femme, je soutiens l’harmonisation de l’âge de référence entre hommes et femmes à 65 ans dans l’AVS et la prévoyance professionnelle obligatoire, en étant parfaitement consciente que cela représente un effort. J’estime que l’égalité des sexes constitue un enjeu majeur pour moi sur de nombreux points. En matière d’égalité salariale, sur la place de la femme dans les entreprises et pour la défense des victimes de violences conjugales, il reste beaucoup à faire afin de parvenir à une situation satisfaisante. Ce que les femmes demandent est légitime et ces combats méritent d’être soutenus. Mais il faut avoir le courage de ses opinions et ne pas considérer cette égalité homme-femme comme un menu à la carte, c’est-à-dire applicable dans certains domaines et pas dans d’autres.

Les femmes ne sont pas les victimes de la réforme
Non, la réforme AVS 21 ne se fait pas « sur le dos des femmes » qui en seraient les « victimes », comme aime à le répéter la gauche. Des mesures de compensation sont aussi prévues par la réforme AVS 21 pour les femmes dites de la génération transitoire, notamment sous forme de suppléments de rente.

Nous sommes tous attachés à nos assurances sociales et à l’AVS en particulier qui reste le principal pilier de la prévoyance vieillesse et survivants en Suisse, mais cet attachement ne suffit malheureusement pas à garantir leur pérennité, à la différence de la réforme AVS 21 qui permettra de garantir le financement de l’AVS jusqu’en 2030 tout en maintenant le niveau des rentes.

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par l’auteur
UDC conseillère nationale (GE)
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