Seul celui qui est en mesure de se défendre est en sécurité !
Depuis la chute du mur de Berlin, la Suisse s’est payé le luxe de réduire ses dépenses militaires au point que notre capacité à nous défendre fait aujourd’hui défaut. Pendant des années, l’UDC s’est battue contre cette tendance, hélas sans succès. Aujourd’hui toutefois, les temps ont commencé à changer.
A plusieurs reprises, les électeurs se sont prononcés en faveur de l’armée. Les initiatives pour la suppression de l’armée, sa réduction de moitié ou encore l’abrogation de l’obligation de servir ont été rejetées. Pourtant, le Parlement, lui, n’a cessé de réduire la taille de l’armée, argumentant qu’il suffisait de maintenir la compétence de la défense. Depuis 1990, les dépenses militaires ont été continuellement réduites, passant de 15.7% à 6.8% des dépenses annuelles de la Confédération en 2019. En 1990, 1.34% du PIB était encore investi dans notre armée ; en 2019, ce pourcentage n’était plus que de 0.67%. Après la chute du bloc soviétique, une majorité du Parlement a cru que la paix mondiale avait été pratiquement atteinte. Les acquisitions de matériel ont été reportées et des lacunes en termes de capacité défensive ont commencé à apparaître.
Le réveil brutal du rêve d’une paix mondiale
L’annexion de la Crimée aurait déjà pu résonner comme un avertissement. Ce n’est toutefois qu’avec la guerre en Ukraine que le réveil fut brutal : une guerre, sur sol européen, avec des armes d’infanterie, des chars, de l’artillerie et des avions de combat, tout cela au XXIe Siècle ! La dernière réforme intitulée « Développement de l’armée » (DEVA) n’est pas encore achevée et nous constatons déjà que les finances allouées ne suffisent pas à garantir un équipement complet. Le Parlement s’est enfin réveillé et veut à nouveau augmenter le budget de l’armée, à 1% d u PIB d’ici 2030, ce qui constitue une étape importante, voire même nécessaire pour que l’armée dispose d’un équipement complet des structures existantes et obtienne une sécurité de planification pour le renouvellement des systèmes.
Combler les lacunes en termes de capacités défensives : une priorité
Les menaces actuelles se caractérisent par une multitude d’acteurs et de formes de conflits. Pour déstabiliser un Etat et l’asservir, tous les moyens sont bons : pression diplomatique, harcèlement commercial, propagande, désinformation, cyberattaques, forces d’opérations spéciales non-identifiés ou combattants mercenaires. Par ailleurs, l’utilisation directe de la force armée conventionnelle reste une réalité, y compris en Europe. Ce constat nous fait prendre conscience des principales lacunes de notre armée en termes de capacités défensives.
L’artillerie actuelle est obsolète, trop petite et ne peut appuyer suffisamment les troupes au sol. Les 6 bataillons de chars ne sont pas entièrement équipés de chars de combat opérationnels. La conduite du feu doit être réintroduite au sein des divisions territoriales. En outre, l’équipement personnel des militaires doit être amélioré aussi rapidement que possible ; il faut notamment des gilets pare-balles pour tous, comme l’a clairement démontré la guerre en Ukraine.
En sus, l’acquisition des avions de combat modernes F-35A et du système de défense so-air « Patriot » doit permettre de combler d’importantes lacunes dans la protection de notre espace aérien ainsi que dans la capacité de combat au sol. Avec l’acquisition supplémentaire des mortiers 16, approuvée par le Conseil des Etats, les formations mécanisées seront entièrement équipées.
Il appartient désormais au Parlement de donner la priorité à la défense nationale. Nous pouvons partir d’un principe qu’une majorité sous la Coupole a enfin reconnu que l’UDC avait, une fois de plus, raison dans son analyse de la situation.