Endiguer la charge fiscale au lieu de ruiner l’AVS
Des votations importantes sont prévues l’année prochaine. L’initiative des syndicats pour une 13e rente AVS est particulièrement menaçante, car à la charge des contribuables.
Le Conseil fédéral a récemment décidé des dates des premières votations populaires en 2024 après les élections fédérales. Il s’agit en majorité d’initiatives populaires que le centre-gauche a lancées comme véhicule de campagne pour sa clientèle partisane. Les arguments populistes et à courte vue que l’on entendra certainement au printemps prochain lors de la campagne de votation sont à l’avenant. Pour l’UDC, il apparaît clairement qu’il faut refuser ces projets.
Le Conseil fédéral a déjà reporté au milieu de l’année l’initiative du Centre pour un frein aux coûts et l’initiative du PS pour une prime de 10 %, au grand dam des initiants, qui préfèrent exploiter le choc des primes plutôt que de proposer des recettes efficaces pour maîtriser les coûts de la santé. Il en va de même pour les projets qui seront soumis aux électeurs le 23 mars 2023. Ce jour-là, on votera sur l’initiative populaire des syndicats pour une 13e rente AVS et sur l’initiative sur les rentes des jeunes libéraux-radicaux. Cette dernière veut augmenter l’âge de la retraite à 66 ans pour tous d’ici 2033 et l’adapter ensuite automatiquement à l’espérance de vie. Pour l’UDC, il n’en est pas question pour l’instant.
En revanche, nous devons continuer à nous faire du souci pour la sécurité de la prévoyance vieillesse en Suisse. L’initiative syndicale pour une 13e rente AVS met une fois de plus en danger le système éprouvé des 3 piliers de la prévoyance vieillesse, en sapant financièrement le pilier le plus important, le premier, celui de l’AVS et ce, au détriment des contribuables, de la population active et des générations futures (donc nos enfants et nos petits-enfants).
Les syndicats exigent pour tous les bénéficiaires d’une rente de vieillesse, qu’ils soient riches ou pauvres, un droit supplémentaire à une 13e rente AVS par an. Ce supplément ne doit entraîner ni une réduction des prestations complémentaires ni la perte du droit à ces prestations. Pour beaucoup, c’est le beurre et l’argent du beurre. Cela ne va pas dans le sens d’une « meilleure vie à la retraite » et n’est pas compatible avec la situation financière de l’AVS, dont l’équilibre financier fait l’objet d’un combat depuis des années. Cette rente complémentaire coûterait à tous environ 4 milliards de francs par an, voire 4,7 milliards de francs d’ici 2030.
La frustration de nombreux concitoyens vertueux est certes plus que compréhensible : la Confédération peut certes injecter x milliards dans le sauvetage du CS, x autres milliards sont dépensés dans l’aide au développement ou offerts à l’étranger, mais sa propre population doit passer au second plan. Ce n’est toutefois pas un argument en faveur de l’érosion financière de notre prévoyance vieillesse. Notre objectif doit être d’endiguer massivement le gaspillage de l’argent des contribuables au cours de la prochaine législature et de préserver ainsi la population de charges fiscales et de taxes supplémentaires.