Le «13» n’est pas porte-bonheur
Bien sûr, je comprends … vous rêvez d’inscrire le «13» sur votre ticket de loterie et de gagner le gros lot ! Mais savez-vous que le 3 mars prochain, au moment de voter pour une 13e rente AVS, le «13» n’est pas un porte-bonheur. Décortiquons cette illusion !
Offrir à toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens au bénéfice de l’AVS une 13e rente : dans un premier temps, une bonne idée. Qui ne résiste pas à un regard plus aiguisé : ce geste coûte à la Confédération 5 milliards de francs. Alors bien sûr qu’aujourd’hui, la situation de notre assurance sociale a les moyens de les financer. Mais aujourd’hui seulement. Demain, ce sera plus difficile : la situation va se péjorer dès 2026 et, à partir de 2030, les comptes de l’AVS seront dans le rouge. Pour en sortir alors, plusieurs options : augmenter la TVA de 1 %, augmenter les cotisations de 0,7 % ou même… baisser les prestations ! Vous n’y pensez quand même pas ! Maintenir l’AVS à flot coûtera à chacune et à chacun et affaiblira le pouvoir d’achat … des plus défavorisés de notre société.
Une technique de l’arrosoir coûteuse et inefficace
Ce geste d’une 13e rente est un arrosoir. Beaucoup d’eau coule partout sur la plante mais peu arrose la racine. Alors, mission impossible ? Non. Il est essentiel d’aider les personnes qui sont effectivement en difficulté : notre parti s’y emploie, avec le Parlement et le Conseil fédéral. En décembre dernier, le Conseil national, à la quasi-unanimité, a accepté une motion visant à augmenter la rente versée aux retraités dans le besoin. D’autres démarches parlementaires visant notamment à défiscaliser les rentes AVS ou à agir sur les prestations complémentaires, sont en examen. Le Conseil fédéral travaille à la prochaine réforme de l’AVS pour 2026. Il ne s’agit pas d’attendre pour voir … mais de ne pas se précipiter en mettant encore plus en danger les finances de l’AVS.
Voter « non » à une 13e rente c’est peut-être se priver de dessert aujourd’hui mais avoir la garantie que chacune et chacun pourra, demain encore, manger à sa faim.