Neutralité : il faut faire le choix de la Paix
Depuis mon enfance, j’ai toujours été étonnée par la régularité avec laquelle les conflits armés rythmaient l’actualité. En lisant le journal, quel que soit le ou l’année, les récits de guerre ont toujours occupé une place importante au fil des pages.
En tant que citoyenne d’un pays libre et sûr, ces histoires tragiques viennent pour moi avec leur lot d’interrogations : que faut-il faire ? Peut-on rester les bras croisés ? Quelle est la place de la Suisse dans la résolution de ce conflit ? Alors que d’aucuns affirmeront qu’il nous appartient de partir au front ou de livrer des armes, je leur répondrai que cela n’est pas notre vocation.
Reconnaissons-le : la Suisse est trop petite pour offrir la victoire à un camp ou à un autre. La livraison de quelques véhicules ou d’une poignée de munitions ne changera rien ou presque. En revanche, ce que la Suisse peut apporter, c’est la Paix. Il s’agit même d’une spécialité reconnue de notre diplomatie. Cette compétence de pacificateur découle d’un savoir-faire historique qui a fait ses preuves à maintes reprises. Elle n’est toutefois possible que dans un cadre précis : une neutralité crédible, perpétuelle et armée.
La Suisse ne peut offrir la victoire, mais elle peut offrir la Paix
Depuis quelques années, nos autorités ont abandonné la lecture stricte de la neutralité qui nous avais permis d’obtenir tant de succès. Tout le monde s’en retrouve perdant : les Suisses d’une part, car notre pays s’en retrouve moins sûr et risque un jour d’être entrainé par le jeu des alliances, et le reste du monde d’autre part, car il perd un atout diplomatique majeur capable de réunir les parties aux conflits.
Pourtant, il n’est pas trop tard. En inscrivant la neutralité dans la Constitution, un signal fort sera donné au monde entier. Face aux actualités belliqueuses, nous saurons que notre pays accomplit sa mission. Cette mission qu’aucun autre Etat ne peut mener à bien comme nous le faisons. Et cette mission, j’en suis convaincue, n’avons pas le droit de l’abandonner.