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A propos de la réduction du taux de conversion des rentes LPP

Voilà plus de 25 ans que la LPP, notre deuxième pilier de prévoyance est devenu obligatoire pour tous les salariés. Chacun cotise pour recevoir un capital sous forme d’une rente qu’il va percevoir…

André Reymond
Veyrier (GE)

Voilà plus de 25 ans que la LPP, notre deuxième pilier de prévoyance est devenu obligatoire pour tous les salariés. Chacun cotise pour recevoir un capital sous forme d’une rente qu’il va percevoir pour toute la durée de sa retraite. Est-ce l’air pur de notre pays, la douceur d’y vivre ou les progrès de la médecine, la durée de vie des Suisses s’est considérablement accrue depuis 30 ans. On ne compte plus les centenaires et nos compatriotes nonagénaires sont légion. Depuis 1985, la progression de la longévité a dépassé les prévisions des législateurs. On admet que, d’ici 2015, l’espérance de vie d’un homme de 65 ans sera de plus de 20 ans.

Et celle des femmes sera bientôt de plus de 23 ans. L’épargne constituée pendant toute la période de travail ne sera plus suffisante pour toute la durée de la retraite.
Il est donc nécessaire d’ajuster le taux de conversion des rentes à cette réalité.
Passant de 6,8% à 6,4%, cette réduction va permettre d’en répartir le versement sur un plus grand nombre d’années. Les pensions actuellement versées à nos compatriotes ne seront pas affectées par cette mesure. Mais il faut se rendre compte que chaque année, 600 millions de francs sont ponctionnés sur l’épargne des cotisants actifs pour combler les déficits des rentes versées aux actuels bénéficiaires.

Cette somme va manquer plus tard dans le compte d’épargne LPP de ceux qui cotisent aujourd’hui. Cette façon d’hypothéquer l’avenir mène tout droit à la faillite de ce système basé sur la capitalisation personnelle.

N’oublions pas la question des rendements financiers qui conditionnent l’intérêt versé au capital acquis. Leur affaiblissement continu implique d’abaisser ce taux de conversion, sans quoi le capital épargné ne suffira même pas à verser une rente mensuelle jusqu’à la fin de la retraite.

La loi de 1985 avait été votée en pleine euphorie économique. Aujourd’hui, si l’on veut garantir à long terme la rémunération des capitaux engagés, il faut les investir dans des placements sûrs et sécurisés.

Les obligations de la Confédération, qui se sont adaptées à la baisse continue de l’inflation, tout en offrant une bonne rentabilité en sont le meilleur exemple.

Leur taux est passé de 5,85% pour un taux d’inflation de 4,95% sur la période 1972-1985 à celui de 3,20% pour une inflation moyenne de 0,75 pour l’exercice 1997-2004.

Cet investissement offre une grande stabilité et une visibilité optimale sur le moyen et long terme. Le maintien du taux de conversion à 6,8 % obligerait les caisses de gestion de fonds LPP à s’engager vers des fonds plus spéculatifs, et forcément plus exposés aux crises financières et monétaires.

Le bon sens qui a toujours gouverné la Suisse nous recommande d’accepter cette réduction à 6,4% du taux de conversion de la LPP.

En matière de retraite, comme pour l’environnement, l’avenir est au durable …

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André Reymond
Veyrier (GE)
 
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