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DFJP : une calamité en remplace une autre

Suite à la redistribution des sièges au Conseil fédéral, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a été doté d’une nouvelle cheffe. Mais quelles seront les conséquences pour le dossier…

Sylvia Flückiger
Sylvia Flückiger
conseillère nationale Schöftland (AG)

Suite à la redistribution des sièges au Conseil fédéral, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a été doté d’une nouvelle cheffe. Mais quelles seront les conséquences pour le dossier de l’asile et des étrangers ? Que laisse la nouvelle ministre des finances PBD après son passage et qu’attendre d’une ministre de la justice PS ? Une chose est sûre : une étude internationale officielle révèle que les critiques émises depuis longtemps par l’UDC envers la politique d’asile d’Eveline Widmer-Schlumpf sont parfaitement justifiées.

Le bilan des trois ans de règne d’Eveline Widmer-Schlumpf à la tête du DFJP est catastro-phique : le nombre annuel de demandes d’asile s’est à nouveau accru de 50 % par rapport à l’ère Blocher, le problème des demandes d’asile en masse en provenance d’Erythrée a été renvoyé aux calendes grecques, les requêtes nigériennes ont quintuplé depuis 2007. On ne saurait cependant reprocher à la ministre de la justice PBD une quelconque inactivité. Dès le premier jour, elle s’est employée à faire rouler des têtes et à faire porter à d’autres ses propres responsabilités. L’Office fédéral des migrations a subi d’incessantes réorganisations, des chefs de longue date ont dû céder la place à de nouvelles recrues agréées par Mme Schlumpf. Il n’est donc pas étonnant que les critiques envers la politique d’asile d’Eveline Widmer-Schlumpf émises depuis longtemps par l’UDC soient à présent confirmées par une étude internationale officielle. L’International Center for Migration Policy Development (ICMPD) écrit dans son étude, mot pour mot : « Au cours des trois dernières années, la Suisse a enregis-tré une forte hausse du nombre de demandeurs d’asile provenant d’Erythrée, d’Irak et de So-malie [les pays de provenance étudiés]. Cette évolution a été particulièrement flagrante entre 2007 et 2008. Contrairement au Danemark ou au Royaume-Uni, la Suisse n’a pas modifié de manière incisive sa pratique en matière d’asile. » Ceci signifie concrètement que depuis début 2008, donc depuis la reprise du département par Eveline Widmer-Schlumpf, il n’y a eu aucun durcissement de loi susceptible de juguler l’afflux des demandes d’asile. Ce constat interna-tional peut être confirmé par tout observateur et toute observatrice interne. Les restrictions à l’octroi de l’asile prévues par l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher pour les dé-serteurs érythréens, un problème qu’il souhaitait résoudre le plus rapidement possible en procédure urgente, ont été traînées pendant des années par la ministre de la justice PBD. La révision proposée du droit d’asile, qui devait régler définitivement la question, s’avère tout compte fait peu efficace. Pourtant, au lieu que le projet soit au moins rapidement soumis au Parlement, son traitement au sein de la Commissions des institutions politiques du Conseil des États est reporté depuis des mois, dernièrement à cause de la passation de département entre Mmes Widmer-Schlumpf et Sommaruga. Une fois de plus, la conseillère fédérale PBD s’est ainsi débarrassé d’une responsabilité et laisse à celle qui lui succède le soin de défendre devant le Parlement ce projet médiocre et arrivant bien trop tard.

Bilan des trois ans de politique relative à l’asile et aux étrangers, façon Eveline Widmer-Schlumpf : un chaos dans l’administration et une inondation de nouvelles demandes d’asile. Mais que pouvons-nous attendre de la nouvelle ministre de la justice socio-démocrate ? On peut supposer qu’elle ne procédera pas davantage à des durcissements en matière de droit d’asile. Après tout, elle a lutté de toutes ses forces, en 2006, contre le durcissement de la loi sur l’asile et les étrangers. Et le PS a reconfirmé sans équivoque sa politique à l’égard des étrangers lors de son congrès : droit de vote et d’éligibilité pour tous les étrangers au bénéfice d’un permis d’établissement et naturalisation pour tout individu né en Suisse. On est loin du serrement de vis dans le dossier de l’asile et des étrangers.

Nous pourrons déjà nous considérer comme heureux si tous les acquis de l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher ne sont pas totalement anéantis et si la Suisse ne devient pas, sous la bannière du PS, définitivement un eldorado pour étrangers criminels et pseudo-réfugiés parasites. Pour éviter cela, nous autres UDC devons nous engager encore plus fermement pour des améliorations à l’avenir et mener une lutte active en faveur de durcissements dans le do-maine de l’asile et des réfugiés.

Sylvia Flückiger
Sylvia Flückiger
conseillère nationale Schöftland (AG)
 
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