Le Conseil des États a choqué la Nation au cours de sa dernière session. La Suisse doit réduire ses émissions de CO2 de 20 % jusqu’en 2020. À la différence du Conseil national, le Conseil des États…
Le Conseil des États a choqué la Nation au cours de sa dernière session. La Suisse doit réduire ses émissions de CO2 de 20 % jusqu’en 2020. À la différence du Conseil national, le Conseil des États souhaite également introduire une taxe CO2 sur les carburants. Le prix de l’essence et du diesel serait majoré d’environ 30 centimes par litre. La gauche et les Verts souhaitent en outre interdire les véhicules 4×4 ou les rendre beaucoup plus chers. De plus en plus de citoyennes et de citoyens se demandent, avec raison : sommes-nous, Suisses, vraiment encore normaux ?
Alors que les Suisses s’imposent de plus en plus d’entraves, amputent leur liberté et se restreignent artificiellement, que ce soit par de nouvelles règles, impôts, redevances et taxes, d’autres pays renforcent les avantages de leur place économique. Il est clair pour tous qu’une taxe CO2 sur les carburants n’apporterait rien, hormis bien entendu des recettes supplémentaires pour l’État. «Nous devons agir en précurseurs et montrer l’exemple», tel est le credo de la gauche et des Verts. Le futur de la Suisse et l’ensemble de notre économie seraient ainsi sacrifiés au nom de cet «exemple».
Effet non mesurable sur l’environnement
Ces dernières années, le prix de l’essence en Suisse a varié entre 1.30 et 1.85 francs par litre. Pas un kilomètre de moins n’a été parcouru pour cette raison. Il n’existe aucun lien entre le prix de l’essence et les kilomètres parcourus. Il y a en revanche un lien direct entre la croissance démographique dans notre pays et le nombre de kilomètres parcourus. Or de nombreux gauchistes refusent d’aborder ce sujet. Grâce à la libre circulation des personnes, notre population croît chaque année. Le nombre d’automobilistes – et donc celui des kilomètres parcourus – augmente. Ce phénomène se manifeste par des embouteillages et des engorgements sur les routes.
La taxe CO2 sur les carburants, pensée comme une «mesure incitative», n’incitera personne à abandonner la voiture au profit des transports publics, pour ensuite être contraint d’y rester debout dans des wagons bondés. Tout au plus inciterait-elle, compte tenu de la faiblesse de l’euro, à aller faire le plein de l’autre côté de la frontière. Cette taxe élevée n’aurait aucune incidence sur les émissions de CO2. La part d’émissions de CO2 dans le monde issues de la circulation routière suisse est inférieure à 0,01%. L’objectif est en fin de compte de soutirer plus d’argent aux automobilistes. Ces derniers sont les «vaches à lait», que la gauche, les Verts et le Conseil des États considèrent pouvoir traire à merci.
Conséquences imprévisibles
Personne n’a pensé aux conséquences d’une taxe CO2 aussi élevée sur les carburants. Le projet est hautement nuisible à l’économie. J’aurais même tendance à dire que la Suisse se mettrait elle-même hors-jeu et produirait de nombreux chômeurs.
Le marché intérieur serait le premier à souffrir de cette taxe. Les frais de transport en Suisse prendraient l’ascenseur. Du courrier à la branche des voyages, il faudrait s’attendre à des alourdissements de charges substantiels. Bien entendu, ce problème ne toucherait que la Suisse. Parallèlement, grâce à la chute du taux de change de l’euro, tout autour de nous deviendrait plus avantageux. L’ensemble de la population active serait affectée. Et ce, à une époque où les petites et moyennes entreprises ont déjà du mal à rester concurrentielles face à l’étranger.
Référendum indispensable
Dans l’éventualité où la nouvelle loi, telle qu’elle a été acceptée par le Conseil des États, passerait aussi au Conseil national, il faudra lancer un référendum. C’est au peuple de se prononcer sur de telles questions. Les automobilistes et motocyclistes – et là on parle de l’ensemble de la population – en ont assez de devoir tendre leur porte-monnaie sous tout et n’importe quel prétexte. C’est ce qui est ressorti des votations récentes dans les cantons. Dans mon canton, Soleure, par exemple, plus de 67% des votants ont empêché en septembre 2009 l’introduction d’un impôt écologique sur les véhicules. En ce qui concerne la taxe CO2 sur le carburant, on parle même d’augmentations pouvant atteindre 30 centimes par litre. Un tel projet n’aurait aucune chance auprès du peuple. Les soi-disant représentants du peuple au Conseil national feraient bien de le comprendre une fois pour toutes. Sinon, nous, le peuple, devrons agir en conséquence.