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Les pédophiles ne doivent plus travailler avec les enfants

Le cas récent, choquant, de Hansjürg S., qui pendant des années a abusé de la manière la plus abjecte de jeunes handicapés dans le cadre de son travail, apparemment sans éveiller de soupçons…

Sylvia Flückiger
Sylvia Flückiger
conseillère nationale Schöftland (AG)

Le cas récent, choquant, de Hansjürg S., qui pendant des années a abusé de la manière la plus abjecte de jeunes handicapés dans le cadre de son travail, apparemment sans éveiller de soupçons, révèle on ne peut plus clairement qu’il est dans ce domaine tabou urgemment nécessaire d’effectuer un travail d’éducation et de tirer aujourd’hui et maintenant des leçons pour l’avenir. L’introduction d’un devoir de dénonciation est indispensable et je me battrai pour l’imposer. Vous aussi, ne détournez pas le regard et agissez avec courage !

Année après année, des jeunes filles et des femmes, surtout, sont violées et abusées sexuellement. Même les enfants et adolescents handicapés ne sont pas épargnés. Le droit pénal est aujourd’hui interprété de telle manière que les peines infligées aux violeurs sont trop clémentes, un quart des violeurs n’est pas envoyé en prison, bien que le viol soit l’une des infractions les plus graves. La souffrance qu’il entraîne pour chaque victime est inimaginable et chaque cas doit être clairement pris au sérieux, tiré au clair et aboutir à des mesures incisives et adaptées. Dans le cadre du projet «Harmonisation du cadre légal des peines et abrogation des dispositions obsolètes», le Conseil fédéral réexaminera également les peines prévues pour les infractions contre l’intégrité sexuelle. L’un des buts de ce réexamen est notamment d’introduire un système de peines adapté.

Chacun sait depuis longtemps que des abus sexuels et des viols sont commis, cela peut arriver à tout moment, à n’importe qui, et toucher non seulement des jeunes filles et des femmes mais aussi des enfants et des personnes handicapées. Après l’affaire Hansjürg S., les milieux officiels se montrent fort étonnés et choqués. La violence sexualisée et les abus ont dans l’affaire citée été exercées par un supérieur qui, de par sa fonction, jouissait d’une position de force par rapport aux victimes. Lorsque l’on détourne le regard, que l’on doute ou ne rassemble pas le courage de parler de moments suspects, les victimes subissent les atteintes en silence, par honte et impuissance. Lorsque celles-ci sont handicapées, une résistance effective n’est même pas possible. Ces réactions incitent l’auteur à commettre durant des années de nouveaux actes, allant toujours plus loin, jusqu’à ce que ses agissements soient signalés. Mais qu’advient-t-il des victimes et de leurs proches ? C’est inimaginable, ils devront subir toute leur vie les conséquences de l’humiliation vécue, de l’incapacité à se défendre dans laquelle ils se sont trouvés et de l’atteinte grave à leur estime de soi.

Il est nécessaire de procéder à un travail éducatif, montrant les faits de manière claire, il faut anéantir les mythes, organiser des séminaires de formation continue pour les professionnels, mettre en place une offre de prévention des infractions sexuelles dans les institutions et organisations. Celles-ci ont besoin d’être soutenues dans la détection de la violence sexuelle. La fondation Linda (www.stiftung-linda.ch, du Dr. van den Brandt-Grädel, que j’ai personnellement soutenue) s’engage en faveur d’un devoir de dénoncer ancré dans la loi. On ne peut plus revenir en arrière dans l’affaire Hansjürg S. mais il est nécessaire d’en tirer des enseignements. Tel est l’enjeu pour les institutions et organisations, pour la société comme pour les politiques. Les formations proposées de la fondation Linda contribuent à mieux apprécier la situation et à prendre des mesures en temps utile.

L’initiative «Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants»
Le texte de l’initiative est clair: Art. 123c (nouveau) Quiconque est condamné pour avoir porté atteinte à l’intégrité sexuelle d’un enfant ou d’une personne dépendante est définitivement privé du droit d’exercer une activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs ou des personnes dépendantes. (Pour plus d’informations: www.marche-blanche.ch)

Les règles et les lois en vigueur n’empêchent en rien un pédophile d’exercer à nouveau une profession ou une activité de loisirs le mettant en contact avec des enfants après sa sortie de prison. Il faut exclure cette possibilité à l’avenir. Un pédophile condamné pour des abus sexuels sur des enfants ne doit plus pouvoir revenir dans un environnement où il pourrait à nouveau porter atteinte à des mineurs. Nous vous prions de soutenir l’initiative par votre signature. Vous trouverez les feuilles de signatures sur notre site Internet. Ne pas détourner les yeux et agir avec courage – merci de votre soutien !

Sylvia Flückiger
Sylvia Flückiger
conseillère nationale Schöftland (AG)
 
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