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L’UDC refuse clairement d’en gager 16’500’000’000 de francs pour sauver de la banq ueroute les Etats

A elle seule l’inadmissible perte pour achat de devises étrangères de la Banque nationale s’élève à plus de 30% du capital propre. De plus, à présent 16,5 milliards de francs seront injectés dans…

Christoph Blocher
Christoph Blocher
anc. conseiller fédéral Herrliberg (ZH)

A elle seule l’inadmissible perte pour achat de devises étrangères de la Banque nationale s’élève à plus de 30% du capital propre. De plus, à présent 16,5 milliards de francs seront injectés dans le FMI, soit un tiers du budget de la Confédération. Doit-on rappeler qu’il s’agit là de la fortune du peuple?

Le fait que la Suisse soit en situation moins critique que l’UE, qu’elle soit moins endettée que les États de l’UE, moins endettée aussi que les USA, que le Japon, résulte d’une seule cause: La Suisse est organisée en État qui pratique l’auto-détermination, la démocratie directe, qui est indépendant, fondé sur une neutralité armée durable. Elle protège fermement les droits à la liberté et est plus fédéraliste que d’autres États. Telles sont les raisons pour lesquelles elle n’est pas membre de l’UE ni ne peut l’être sans se renier elle-même. Malheureusement toutefois, l’indépendance de la Suisse et la particularité suisse consistant à gérer l’argent avec prudence, n’est pas respectée, et ce, non seulement sur la question de l’adhésion de la Suisse à l’UE. Les autres partis gouvernementaux et la Banque nationale suisse ont perdu la tête et oublié leur mission dans la crise de l’endettement et de l’euro. La boussole leur est tombée des mains. En période d’insécurité, de crise, d’États en banqueroute et de menaces de faillites de banques, un État devrait rester sur les voies qui ont fait leurs preuves et, dans la mesure du possible, s’asseoir sur ses économies. Au Palais fédéral à Berne et à la Banque nationale, les choses se passent comme ceci: Dans le cadre d’une opération coup de poing, la ministre des finances et la Banque nationale donneuse de crédits ont voulu faire passer en force une contribution de 16,5 milliards de francs au Fonds monétaire international (FMI) dans les deux Chambres, au cours de la session d’hiver. Contrairement à sa véritable fonction, celle de stabiliser les devises, le Fonds monétaire international est appelé à maîtriser la crise d’endettement des pays industrialisés et venir à la rescousse des banques allemandes, françaises et anglaises vacillantes, qui ont accordé des crédits bien trop risqués dans des pays bien trop risqués. L’affiliation au FMI a eu lieu peu avant la votation relative à l’EEE, en 1992, malgré le combat acharné de l’UDC. Si celle-ci avait alors réussi à s’imposer nous ne serions aujourd’hui pas membres. Cette votation se révèle aujourd’hui un lourd inconvénient. C’est à nouveau un air de commando que prend aujourd’hui encore l’appel à la solidarité. À l’époque, personne n’avait dit mot sur le fait que nous devrions à l’avenir soutenir avec largesse des États membres européens et certainement bientôt aussi américains et leur politique d’endettement en échec. Le FMI est aujourd’hui une institution différente de celle que le peuple avait acceptée en 1992. Cette institution s’arroge toujours plus de pouvoir, veut toujours contrôler et réguler davantage, et personne ne sait comment on sauverait le FMI si celui-ci venait lui aussi à vaciller. Le renfort de 16,5 milliards de francs a été accepté par le Conseil des États en un tournemain et sera aussi accepté par le National. Une fois de plus, l’UDC est la seule à rester ferme et rejette ce crédit. L’alliance du PS, du PLR et du PDC accepte non seulement ces 16,5 milliards mais aussi, en plus, une augmentation de l’aide au développement. Le PS a fait chanter les partis du centre en disant «Nous n’acceptons le crédit FMI que si l’aide au développement est élevée de 800 millions dans la foulée.» Bien entendu, les partis du centre ont cédé. L’UDC luttera contre ce crédit car il représente un risque financier insupportable.

À elle seule, la perte de la Banque nationale résultant des achats de devises irréfléchis d’élève à plus de 30 pour cent du capital propre de notre Banque nationale. Il s’agit des biens du peuple.

Et donc maintenant en plus 16,5 milliards pour le FMI, soit près d’un tiers du budget de la Confédération !

On impose aux Suisses le sauvetage des États de l’UE surendettés ainsi que des banques de l’UE. Les risques sont en outre répartis de manière très inégale. La Suisse paie 2’268 dollars par habitant, l’Autriche seulement 686 dollars, la grande Allemagne 496 dollars, la France 464 dollars et l’Italie 362 dollars par habitant. La Banque nationale, le Conseil fédéral, le Conseil des États et le Conseil national n’en sont pas gênés.

La Banque nationale
Ce qui devait arriver: la Banque nationale suisse enregistre une perte gigantesque de 21 milliards de francs. Si elle n’avait pas réévalué son or de 6 milliards, celle-ci s’élèverait même à 27 milliards ! Les cantons, la Confédération et les particuliers devront sans aucun doute dès l’an prochain et durant de nombreuses années renoncer aux distributions de bénéfices.

Que s’est-il passé ? Comme le FMI l’a fait pour résoudre la crise de l’endettement, la Banque nationale s’est elle aussi écartée de sa mission et a non seulement agi par l’intermédiaire du FMI en tant que sauveuse des États endettés mais aussi en tant que sauveuse de l’euro. Ainsi, à elle seule, la Banque nationale a acheté en 2009, en plus des 50 milliards de devises déjà détenues fin 2008, l’équivalent de 48 milliards de francs et, pendant une période de 4 mois début 2010, encore 150 milliards de francs de devises. Son stock de devises – avant tout d’euros – a ce faisant atteint un total de 240 milliards, ce qui a entraîné une perte de devises de 26 milliards de francs. Et ce, alors que la capital propre de la banque nationale n’était que de 66 milliards fin 2009. Un tiers s’est donc déjà évaporé. On ne peut l’ignorer ici: des activités spéculatives monstrueusement risquées ont été exercées. C’est le résultat d’une folie des grandeurs et d’erreurs d’appréciations. La situation ne pouvait que mal tourner !

Les lésés – avant tout les contribuables – ont droit à l’information, à des mesures de surveillance et éventuellement à des sanctions, ainsi qu’à une réglementation empêchant que quelque chose de semblable se reproduise. Et les questions sont nombreuses : le peuple suisse veut p.ex. savoir s’il est vrai que la Suisse est subitement, à travers les euros acquis à titre spéculatif par la Banque nationale suisse sous forme d’emprunts d’État, devenue créancière des États de la zone euro à hauteur de 160 milliards !

On ne peut accepter une chose pareille. L’UDC doit agir et elle le fera.

La responsabilité
Compte tenu des graves erreurs de décision de la BNS, se pose la question de la responsabilité. Quiconque a posé la question de la responsabilité au cours des derniers jours et semaines a pu le constater : personne ne veut vraiment être responsable. Est-ce la seule direction de la BNS ? Le Conseil de banque ? Le Conseil fédéral ? Le Parlement ? Dire que la BNS pourrait faire faillite ne relève pas de réflexions purement théoriques. La perte de la BNS est actuellement aussi élevée que les pertes que l’ancienne direction de l’UBS avait causées. Cependant, dans ce cas, ce sont les actionnaires qui ont été lésés et non, comme pour la BNS, l’ensemble de la population suisse. Et chez UBS on a tiré les conséquences. Les responsables, MM. Ospel, Häringer, Rohner et Kurer ont dû démissionner. Les responsabilités se règlent-elles différemment à la BNS ?

L’UDC exige du Conseil fédéral une information intégrale quant aux responsabilités et aux conséquences personnelles correspondantes. Il faudra dans ce contexte écarter les justifications de façade telles que celles consistant à dire qu’au moment de l’achat des devises le franc suisse était surévalué ou qu’il existait un risque de déflation à grande échelle à laquelle on ne s’était jamais attendu ou que la pression de l’industrie des machines avait été considérable.

La Banque nationale se complaît à l’heure actuelle grandement à jouer un rôle démonstratif auprès des États endettés, dans le sauvetage de l’euro et dans la «régulation» des banques d’affaires. Ici aussi l’UDC doit intervenir. La «sainte» alliance du PS avec les partis du centre trotte docilement derrière le FMI, la BNS et le gaspillage de fonds. L’UDC combat cette dérive. C’est pourquoi les Suisses votent UDC !

 

 

Christoph Blocher
Christoph Blocher
anc. conseiller fédéral Herrliberg (ZH)
 
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