La centrale atomique de Mühleberg doit être remplacée après l’année 2020. La société propriétaire, Kernkraftwerk Mühleberg AG, a déposé auprès de la Confédération en automne 2008 une requête…
La centrale atomique de Mühleberg doit être remplacée après l’année 2020. La société propriétaire, Kernkraftwerk Mühleberg AG, a déposé auprès de la Confédération en automne 2008 une requête d’autorisation-cadre en ce sens. Conformément à la loi fédérale sur l’énergie nucléaire, le canton de Berne a été invité à prendre position. Dans le contenu de cette prise de position, le Grand Conseil a formulé des consignes claires en faveur d’une centrale nucléaire de remplacement. Simultanément, le parlement cantonal a décidé de soumettre cette question importante à une votation populaire. Il s’érige ainsi contre le gouvernement à domination rouge-verte, qui a régulièrement exprimé son souhait d’un abandon rapide de l’énergie atomique.
Pas impérative mais directrice
Les citoyens peuvent soutenir ou rejeter la prise de position du canton. En cas de oui, le Conseil-exécutif transmettra l’arrêté correspondant du Grand Conseil, recommandant l’approbation, aux autorités fédérales. En cas de non du peuple, l’arrêté du Grand Conseil sera caduc. Dans les deux cas cependant, la Confédération n’est pas liée par la prise de position cantonale car seule la Confédération est compétente pour autoriser de nouvelles centrales nucléaires. Il est prévu de remplacer deux des centrales nucléaires actuelles. Un éventuel rejet de la prise de position du canton, signalerait la volonté des bernois de renoncer au site de Mühleberg et de construire sur les deux autres sites.
La procédure au niveau fédéral se subdivise en une procédure d’autorisation-cadre, une procédure d’autorisation de construire et une procédure d’autorisation d’exploiter. Cette décision peut être attaquée par référendum populaire. Tous les cantons sont au préalable invités à prendre position sur la requête d’autorisation cadre.
Plus efficace et nécessaire
La nouvelle centrale nucléaire prévue à Mühleberg sera considérablement plus puissante que la centrale actuelle. Elle ne sera en outre plus refroidie par les eaux de l’Aar mais au moyen d’une tour hybride moderne.
La construction de centrales nucléaires de remplacement est nécessaire de toute urgence et Mühleberg constitue un site idéal. Nous avons aujourd’hui encore besoin de l’énergie atomique pour assurer l’approvisionnement énergétique de la population et de l’économie suisses. L’arrêt prévu des anciennes centrales nucléaires de Beznau et de Mühleberg entraînera après 2020 une baisse de la production électrique nationale issue de l’énergie atomique. Les besoins en électricité continueront cependant de croître. Il est par ailleurs nécessaire de prendre en compte les arrêts de production successifs des centrales nucléaires françaises de Fessenheim et Cattenom. En d’autres termes, il y aura une disparité entre production et consommation. La situation est la même à l’étranger. Là aussi, on peut s’attendre à un déficit d’énergie électrique car production et consommation vont diverger à moyen terme. Ceci signifie qu’il sera pratiquement impossible d’empêcher la pénurie en recourant aux importations car l’énergie électrique disponible à l’étranger sera également très réduite.
Éviter un déficit énergétique
La centrale nucléaire de remplacement de Mühleberg doit apporter une contribution importante au comblement du déficit prévisible de l’approvisionnement en énergie électrique. A défaut, la Suisse se retrouvera non seulement en situation de dépendance accrue vis-à-vis de l’étranger mais aussi face à une raréfaction de l’énergie électrique, qui entraînera à son tour une hausse des prix préjudiciable aux consommateurs et à l’économie. Il existe même un risque de pénuries telles que les besoins en énergie ne puissent plus être couverts. Les énergies renouvelables ont à ce jour encore un potentiel trop faible pour combler un tel déficit. L’énergie éolienne et solaire ne produit actuellement que 0,1 % de notre électricité. Ni l’énergie solaire ni l’énergie éolienne ne sont aptes à constituer des alternatives aux centrales nucléaires ou à couvrir, ne serait-ce qu’approximativement, les besoins.
Électricité préservant l’environnement
L’électricité produite par les centrales nucléaires est pauvre en C02 et donc ne nuit pas au climat. Ceux qui refusent l’énergie atomique doivent compter sur des solutions d’urgence de production électrique aux émissions considérables, par exemple la construction de nouvelles centrales combinées à gaz. La conséquence serait une forte pollution environnementale au C02. Pour le site de Berne, la nouvelle centrale nucléaire a cependant aussi une grande importance en termes de politique économique et d’emploi. Selon les calculs, une nouvelle centrale nucléaire apporte chaque année 500 millions de francs de création de valeur ajoutée et assure 1’300 places de travail dans la région.
Campagne de votation engagée
Le parlement cantonal recommande à 91 voix contre 53 et 7 abstentions d’accepter l’arrêté du Grand Conseil. Reste à savoir quel sera le résultat des urnes. Les opposants à Mühleberg ne se gênent pas pour jouer sur tous les registres afin d’attirer les voix du peuple dans leur camp. L’UDC s’engage donc dans un comité inter-partis pour soutenir l’arrêté du Grand Conseil en faveur de Mühleberg. Il est à espérer que le peuple bernois se ralliera à cette décision et se prononcera, dans l’intérêt du canton et de l’ensemble de la Suisse, pour la construction d’une centrale nucléaire de remplacement à Mühleberg.
J’enjoins donc toutes les Bernoises et tous les Bernois à voter Oui au remplacement de Mühleberg le 13 février prochain.