Newsletter #9, par Caspar Baader, conseiller national, Gelterkinden (BL)
Le 18 mai prochain nous votons sur le remplacement de 54 avions de combat surannés du type F-5 Tiger mis en service il y a 35 ans par 22 avions modernes Gripen E. Cette acquisition est indispensable pour permettre à l’armée de poursuivre ses missions civiles et militaires. Comme pour les chemins de fer, la Confédération créera un fonds de financement spécial dans lequel seront versés 300 millions de francs par an durant les dix années à venir. L’achat des 22 Gripen sera financé par ce fonds et se fera de manière échelonnée durant les dix prochaines années.
En lisant les journaux et en suivant récemment l’émission "Rundschau" à la télévision alémanique, on ne peut s’empêcher de penser que nombre de médias, qui étaient dans le camp des perdants lors de la votation du 9 février 2014 sur l’initiative contre l’immigration de masse, cherchent aujourd’hui à prendre une revanche contre l’UDC et son conseiller fédéral Ueli Maurer en alimentant systématiquement la propagande anti-Gripen. Cette motivation est simpliste et même dangereuse puisqu’il s’agit d’une question fondamentale pour notre sécurité. Quant aux milieux pacifistes et antimilitaristes, qui combattent ce projet sous le prétexte qu’il n’y aura plus de guerre en Europe depuis la chute du mur de Berlin, ils ont été tirés de leur rêve au plus tard après la récente annexion de la Crimée par la Russie et par les tensions durables provoquées par l’affaire d’Ukraine.
C’est un fait évident: qui veut se protéger contre des dangers tout en gardant sa liberté d’action, doit prendre des précautions. Il est trop tard pour agir quand le malheur est arrivé. Ce principe élémentaire vaut autant pour les particuliers que pour les Etats. En tant qu’individus, nous concluons des assurances contre toutes sortes de risques, de l’assurance-maladie à l’assurance-responsabilité civile, en passant par l’assurance du bâtiment. Les communes entretiennent des services du feu pour pouvoir intervenir en cas d’incendie. Les cantons ont des corps de police pour garantir la sécurité publique. Et le principal instrument d’intervention de l’Etat est l’armée qui doit comprendre des forces aériennes capables d’intervenir de jour comme de nuit et par mauvais temps grâce à des radars modernes – ce qui n’est pas le cas des avions F-5 Tiger.
Hormis la défense aérienne en cas de conflit, les avions de combat doivent en temps de paix assurer un service de police de l’air, donc identifier et, si nécessaire, forcer à l’atterrissage des avions pénétrant dans l’espace aérien suisse sans s’être annoncés au préalable. Il faut un nombre suffisant d’avions pour garantir ce service à plusieurs endroits et 24 heures sur 24.
La Suisse perdrait son indépendance et, finalement, s’exposerait même à des chantages si elle confiait cette tâche à un autre pays ou à un pacte militaire comme l’OTAN. Celles et ceux qui s’engagent pour une Suisse indépendante et neutre, qui veulent pouvoir décider eux-mêmes de leur sort, doivent aussi s’engager pour une armée performante dotée de forces aériennes modernes – donc dire OUI au projet Gripen!