La loi sur la coopération avec les Etats d’Europe de l’Est, que le Conseil fédéral a soumis au parlement et qui permet le versement d’un milliard de francs pour la cohésion de l’UE, est soumise au…
(UDC) La loi sur la coopération avec les Etats d’Europe de l’Est, que le Conseil fédéral a soumis au parlement et qui permet le versement d’un milliard de francs pour la cohésion de l’UE, est soumise au référendum facultatif. Cela n’empêche pas le conseiller fédéral Joseph Deiss d’injurier, par la voie de la presse, l’UDC qui a lancé un référendum. C’est un fait unique et inquiétant de voir un conseiller fédéral attaquer grossièrement un parti politique du simple fait qu’il a usé d’un droit démocratique et constitutionnel. Il s’agit sans doute pour lui de détourner l’attention des fausses déclarations qu’il a faites pendant la campagne précédant la votation sur l’extension de la libre circulation aux pays de l’est.
A ce moment-là, les partisans du projet ne cessaient d’affirmer que le milliard pour la cohésion n’avait aucun rapport avec les accords bilatéraux. D’ailleurs, les explications du Conseil fédéral parues en septembre dernier ne soufflaient mot de cette lourde dépense. Or, aujourd’hui les mêmes milieux affirment tout à coup qu’il y a quand même un lien. Voici ce que dit le conseiller fédéral Joseph Deiss dans son interview à la « Sonntagszeitung » (trad.): « Ce n’est pas un prix d’entrée, c’est un geste que nous faisons par solidarité et pour nos propres intérêts économiques. Parfois, des petits gestes sont importants, comme dans la vie privée un appel inattendu ou un bouquet de fleurs peut contribuer à maintenir les bonnes relations. » Un peu cher ce bouquet de fleur à un milliard, somme qui manquera dans la caisse fédérale si elle n’est pas compensée. Et par la même occasion, Joseph Deiss injurie l’UDC en la traitant « d’incohérente et d’hypocrite » parce qu’elle se permet de lancer un référendum.
L’UDC est révoltée par cette attaque grossière et par la conception inadmissible de la démocratie dont fait preuve ce conseiller fédéral. Qualifier le versement d’un milliard de « petit geste » témoigne d’une conception pour le moins curieuse des finances publiques. Compte tenu de cette attitude, on est porté à penser que c’est Joseph Deiss lui-même qui a commandé les interventions parlementaires empêchant la compensation de ce versement d’un milliard. Quand des ministres promettent des cadeaux d’un milliard alors que la caisse de l’Etat est vide, le premier devoir d’un parti gouvernemental est de faire en sorte que le peuple puisse se prononcer. Le ministre de l’économie, mais aussi les associations économiques devraient être les premiers à savoir que des finances publiques saines et des modalités de paiement claires et nettes sont les principales conditions-cadres dont a besoin l’économie de ce pays.
Notre système démocratique vit du contrôle par le peuple qui est précisément donné par le droit référendaire. Le Conseil fédéral a soumis cette loi au référendum, répondant du même coup à une exigence de l’UDC. Manifestement, le conseiller fédéral Joseph Deiss attaque aujourd’hui l’UDC pour détourner l’attention des fausses déclarations qu’il a faites durant la campagne de votation. Il a du même coup provoqué la réaction de l’ambassadeur d’Allemagne qui s’est mêlé des affaires intérieures de la Suisse. Le ministre de l’économie a rendu un bien mauvais service à la Suisse et à son économie.
Berne, 27 mars 2006