La majorité de l’Assemblée fédérale suisse a décidé que la politique UDC était indésirable au gouvernement. Ce choix signifie la fin de la "formule magique", donc de la concordance suisse. Pour la…
(UDC) La majorité de l’Assemblée fédérale suisse a décidé que la politique UDC était indésirable au gouvernement. Ce choix signifie la fin de la « formule magique », donc de la concordance suisse. Pour la première fois dans l’histoire de la Confédération suisse, le premier parti du pays par le nombre de ses électeurs se retrouve dans l’opposition. De nombreux parlementaires n’étaient sans doute pas totalement conscients, au moment de voter, des lourdes conséquences politiques de ce changement.
La décision de l’Assemblée fédérale constitue un mépris évident de la volonté du peuple. Ce n’est pas par hasard si les élections au Conseil fédéral ont toujours lieu après les élections parlementaires (cf. art. 175 cst.). Le fait que la majorité des parlementaires aient froidement ignoré cette intention évidente du constituant n’est pas à l’honneur du Parlement: près d’un tiers des citoyennes et des citoyens ont été grossièrement désavoués le 12 décembre 2007.
L’UDC ayant été poussée dans l’opposition, le système étatique suisse subit un changement fondamental. La politique était jusqu’ici fondée sur le principe de concordance: toutes les grandes forces politiques de ce pays formaient ensemble le gouvernement national. Il n’en est plus ainsi puisque le parti comptant le plus de suffrages a été forcé de s’installer dans l’opposition.
Désormais une coalition formant le gouvernement se retrouvera en face d’une opposition. Le gouvernement se compose de représentants de partis plus petits (PS, PDC, PRD) et de deux conseillers fédéraux sans groupe parlementaire. L’opposition est conduite par le parti ayant le plus d’électeurs, l’UDC. Sont également membres du groupe parlementaire UDC – donc de l’opposition – les représentants de l’UDC et de la Lega dei Ticinesi.
Il est douteux que la majorité de l’Assemblée fédérale ait été consciente au moment de voter des lourdes conséquences de ce choix pour un système constitutionnel soigneusement équilibré comme celui de la Suisse. Reste que l’UDC est bien préparée à cette nouvelle situation. Elle sera une opposition puissante: elle sait qu’elle peut compter sur une base motivée, qu’elle dispose d’un programme politique clair et qu’elle a l’habitude d’user des droits démocratiques. A l’inverse, la faiblesse du gouvernement est notoire: trois partis de taille semblable se disputent le leadership et les objectifs de la nouvelle coalition de centre-gauche sont confus. Ce n’est pas un tel gouvernement qui fera avancer la Suisse.
L’UDC saura jouer avec conviction et dynamisme son nouveau rôle de force d’opposition bourgeoise, donc de porte-parole des électrices et électeurs aux idées bourgeoises, face à ce gouvernement de centre-gauche. Elle se réjouit de relever ce défi.
Berne, 14 décembre 2007