Selon divers comptes rendus parus dans la presse, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, séjournera le 12 mars prochain à Zurich. Il semble que l’ambassade turque en Suisse ait annoncé au DFAE que le ministre a l’intention de rencontrer des diplomates turcs et d’avoir des échanges avec des membres de la communauté turque en Suisse.
Il apparaît par ailleurs clairement que l’Union des démocrates européano-turcs (UDET), l’organisation lobbyiste du parti gouvernemental AKP du président turc Recep Erdogan, ait invité à une grande manifestation publique avec le ministre turc des affaires étrangères à l’hôtel Hilton à l’aéroport de Zurich. Il est manifestement prévu d’y mener une campagne politique pour faire de la propagande en faveur du référendum controversé qui doit avoir lieu bientôt en Turquie pour étendre les pouvoirs du président Erdogan.
C’est proprement inacceptable. La Suisse est un pays neutre qui ne se mêle pas de conflits étrangers. Elle est de surcroît une nation indépendante et souveraine qui ne peut en aucun cas admettre que des gouvernements étrangers mènent des compagnes politiques sur son territoire, voire tentent d’attiser des conflits entre des groupements étrangers vivant en Suisse, en l’occurrence les Kurdes, leurs adversaires et les partisans d’Erdogan. C’est en fin de compte notre pays qui doit supporter les conséquences financières de ce type de politique sous la forme de requérants d’asile qui coûtent cher à la Suisse.
L’UDC invite instamment les autorités responsables et, plus particulièrement, le Conseil fédéral à empêcher toute intervention publique du ministre turc des affaires étrangères sur sol suisse. Le fait que le DFAE sous la conduite du conseiller fédéral PLR Didier Burkhalter ne soit pas déjà intervenu de sa propre initiative est un témoignage de plus de l’indigence qui affecte la direction de la diplomatie suisse. Cette attitude est indigne d’une Suisse libre.