Le Conseil fédéral étale sur une centaine de pages son point de vue sur l’avancement de ladite initiative visant à combattre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Le Conseil fédéral étale sur une centaine de pages son point de vue sur l’avancement de ladite initiative visant à combattre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Gros rapport, maigre résultat, voilà la conclusion de l’UDC. Lancée en 2011, cette initiative n’a eu que très peu d’effets concrets. Il est en tout cas évident qu’elle ne saurait remplacer la gestion et la limitation de l’immigration. D’autant moins que plusieurs mesures ont pour unique conséquence de gonfler encore plus l’appareil étatique, de charger les finances publiques et d’alourdir la bureaucratie. Cela fait des années, que cet Etat boursouflé concurrence excessivement l’économie privée sur le marché du travail.
Dans le contexte de l’application de l’article constitutionnel sur la gestion de l’immigration, le Conseil fédéral cherche désespérément des arguments pour ne pas exécuter précisément le mandat que lui a donné le peuple. Le rapport présenté aujourd’hui sur l’avancement de l’initiative contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est un fourre-tout de mesures visant prétendument à accroître la disponibilité de main-d’œuvre pour réduire les besoins en professionnels étrangers. De toute évidence, la libre circulation des personnes pratiquée jusqu’ici n’a pas réussi à satisfaire les besoins de l’économie en main-d’œuvre puisque le rapport évoque aujourd’hui déjà un manque de main-d’œuvre qualifiée.
Etatiser et centraliser
Plusieurs mesures mentionnées dans le rapport partent certes d’une bonne intention, mais elles auraient dû être prises depuis longtemps, car elles mettent en évidence des dysfonctionnements évidents dans notre système de formation, par exemple au niveau des filières de formation et d’étude. D’autres mesures ne sont que des slogans dont l’utilité pratique est douteuse. Par exemple, une qualification plus élevée ne constitue pas obligatoirement une meilleure chance sur le marché du travail. En réalité, de nombreux salariés suisses âgés s’entendent dire aujourd’hui qu’ils sont surqualifiés. La réalité est que les entreprises préfèrent engager des jeunes étrangers qui coûtent moins cher. Certaines mesures illustrent une absence de connaissance de la vie professionnelle. Dans les métiers des soins, par exemple, on pourrait parfaitement simplifier la réinsertion professionnelle des femmes par des mesures pratiques. Quant à la "mesure" qui consiste à présenter l’administration fédérale comme un employeur exemplaire, elle est pour le moins curieuse. Là encore la réalité doit être cherchée ailleurs: la Confédération accorde avec l’argent des contribuables des privilèges que le secteur privé ne peut pas offrir. Elle concurrence ainsi directement les entreprises privées et pousse à la hausse le coût du travail.
D’autres mesures visent à réorienter la société en encourageant par des interventions étatiques certaines formes de vie et d’organisations familiales ou à distribuer de l’argent à des institutions de formation, associations et organisations. Nombre de ces mesures ont ceci de commun qu’elles continuent de gonfler l’Etat en réalisant des recettes socialistes aussi chères qu’inefficaces. Le Conseil fédéral ne se prononce d’ailleurs pas sur les coûts exacts de cette opération, ce qui est une lacune évidente dans ce rapport.
Il faut bien se garder de surestimer l’efficacité de ces mesures centralistes et étatiques. Aujourd’hui déjà, la Suisse affiche des résultats de pointe au niveau international en ce qui concerne l’intégration des femmes (y compris le travail à temps partiel) et des travailleurs âgés dans le monde du travail. Il est évident que cette position ne peut être renforcée simplement parce que le Conseil fédéral en donne l’ordre.