Le plénum du Conseil des Etats a l’occasion la semaine prochaine de faire un pas important vers une correction de la situation catastrophique qui règne sur le marché laitier. Il suffit pour cela…
Le plénum du Conseil des Etats a l’occasion la semaine prochaine de faire un pas important vers une correction de la situation catastrophique qui règne sur le marché laitier. Il suffit pour cela qu’il approuve la motion Aebi. L’UDC se battra en tout cas dans ce sens. Les conseillers aux Etats PDC et PLR devront annoncer la couleur. S’ils refusent la motion Aebi – comme le proposent les membres de la commission économique de la Petite Chambre – ils abandonnent les paysans à leurs graves problèmes.
La situation sur marché laitier suisse est extrêmement critique et ne cesse de s’aggraver. La libéralisation excessive pratiquée ces dernières années a provoqué une lutte concurrentielle destructive. La production est beaucoup trop élevée et l’organisation professionnelle de la branche, l’IP Lait, n’a manifestement pas la volonté de régler ces difficultés. La conséquence est une baisse constante du prix du lait qui est déjà à un niveau très bas. Alors que le prix à la production pour un litre de lait était encore de 1.07 francs en 1993, il n’est actuellement plus de 60 centimes environ. Des mesures de stabilisation s’imposent pour corriger la situation catastrophique qui affecte le marché laitier.
En fait, tous les acteurs devraient avoir compris que le marché du lait a besoin d’un instrument de correction efficace pour équilibrer dans la mesure du possible l’offre et la demande. Il est évident que le marché laitier suisse ne fonctionne pas aujourd’hui. Un grand nombre d’exploitations familiales petites et moyennes produisant du lait sont menacées dans leur existence. La motion du conseiller national UDC Andreas Aebi, qui admet un contrôle de la quantité de lait conformément aux besoins du marché, s’attaque à ce problème et propose des mesures aptes à détendre la situation sur le marché. Durant la dernière session parlementaire d’automne, le Conseil national l’a approuvée par 104 voix contre 60. Les producteurs suisses de lait, la chambre agricole et le parlement de l’Union suisse des paysans lui ont également apporté leur soutien.
Contrairement au Conseil national, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats (CER-CE) n’estime pas que cette situation exige une intervention urgente. Réunie en séance le 22 février 2011, elle a rejeté la motion Aebi par 9 voix contre 3 et s’est mise d’accord sur une motion qui, dans sa forme actuelle, n’apportera certainement aucune une amélioration. L’argument de la CER-CE, selon lequel la motion Aebi consiste à revenir à un contingentement laitier, est absurde. Cette motion n’intervient en effet pas au niveau des exploitations individuelles. Elle donne en revanche à la branche et aux producteurs les moyens d’imposer une solution répondant aux besoins. Avec cette motion, les organisations de producteurs pourraient rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché laitier, donc mieux cibler la commercialisation du lait.
Jeudi prochain, soit le 17 mars 2011, le Conseil des Etats débattra de la motion Aebi en deuxième lecture après le National. L’UDC observera attentivement les conseillers aux Etats et se souviendra du vote des représentants du PDC et du PLR.
Bern, 11 mars 2011